La politique bioalimentaire québécoise sur la bonne voie

Les investissements cumulés devancent les projections pour 2022

Publié: 30 mai 2023

La politique bioalimentaire québécoise sur la bonne voie

Vendredi le 26 mai avait lieu la 4e rencontre annuelle des partenaires de la Politique bioalimentaire 2018-2025 – Alimenter notre monde. L’événement a permis de faire un bilan des investissements dans le secteur alimentaire et agricole et de mettre en perspective les accomplissements versus les objectifs du gouvernement. Le gouvernement caquiste a augmenté les investissements dans les dernières années, une tendance qui a été renforcée par la pandémie et les problèmes d’approvisionnement qui ont mis en lumière la dépendance du Québec pour plusieurs denrées.

La politique bioalimentaire poursuit plusieurs objectifs: favoriser l’achat local, accroître l’offre par des produits cultivés en serre, renforcer la chaîne d’approvisionnement en améliorant la productivité (robotisation et automatisation), accélérer le virage écologique en agriculture et accroître la présence d’aliments locaux et écoresponsables dans les institutions publiques.

Premier fait à souligner, les investissements cumulés devancent les projections pour 2022, à 13,8 G$, soit une augmentation de 2,2 G$ dans la dernière année. Le bilan fait dire au MAPAQ que « tout indique que la cible de 2025 sera atteinte, voire dépassée en 2023 ».

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et de la transformation alimentaire au Québec, de 2016 à 2025 (en G$)

Le gouvernement indique que 387 projets ont été acceptés depuis décembre 2020 dans le cadre de la Stratégie de croissance des serres 2020-2025, pour un total de 502 M$. Les superficies en cultures représentent 54% de l’objectif. Celui-ci est d’atteindre 246 hectares en cultures, ce qui est le double de la superficie affichée en 2018.

On estime aussi que la promotion des produits d’ici fonctionne, selon des chiffres sur Aliments du Québec et les ventes d’entreprises québécoises. Le nombre d’adhérents au programme a augmenté depuis avril 2020 (25%), tout comme les aliments affichant le logo (19%). Les ventes totales n’étaient pas disponibles dans le communiqué de presse, mais il est indiqué que les ventes des PME ont crû de plus de 10% pour les années 2021 et 2023. Sept personnes sur dix disent également faire confiance à la marque Aliments du Québec.

Les exportations affichent une croissance de 11% de plus qu’en 2021. Il n’est toutefois pas mentionné si la hausse provient de l’inflation ou du volume exporté. Les céréales contribuent d’ailleurs à l’augmentation notée depuis deux ans. Le prix des grains a connu une forte flambée depuis la pandémie et la guerre en Ukraine. Les fruits et légumes ont également contribué aux gains. Bonne nouvelle du côté des marchés, qui se sont diversifiés du côté du Mexique, des Philippines et de l’Indonésie. La Chine n’a toutefois pas été mentionnée parmi les marchés notables. Les relations tendues entre le pays et le Canada en raison de l’affaire Huawei ont eu des répercussions sur le commerce entre les deux pays, ce qui s’est traduit par des ventes en baisse pour la viande de porc.

Le MAPAQ a également mentionné l’Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales. Les derniers chiffres indiquent que 10% des entreprises agricoles se sont inscrites, soit 2800.

À ce sujet, les Producteurs de grains du Québec(PGQ) ont souligné l’impact du programme de rétributions environnementales sur la modernisation des pratiques, tout en souhaitant quelques ajustements, dont les 50 M$ promis par la CAQ en campagne électorale. « Toutefois, les PGQ sont d’avis que pour maintenir la mobilisation des producteurs qui investissent leurs propres ressources dans le développement de pratiques durables exemplaires, le gouvernement se doit de développer une approche visionnaire sur le long terme, s’accompagnant d’une aide financière pérenne, afin de consolider la confiance des producteurs et de maintenir leur engagement », a indiqué Christian Overbeek, président des PGQ.

Les PGQ saluent également l’importance accordée par le gouvernement aux exportations et le souci d’être à l’écoute des exportations, deux éléments qu’ils partagent.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.