L’éclipse totale qui surviendra le 8 avril prochain est un événement rarissime. Elle traversera le Québec du sud vers l’est. Selon les conditions météo du jour, on devrait assister à une pénombre grandissante à mesure que l’heure de l’éclipse totale approchera. Certains animaux devraient adopter des comportements nocturnes. D’ailleurs, une équipe de 10 observateurs seront même à pied d’œuvre au Zoo de Granby pour observer les animaux durant le phénomène. Mais à quoi doit-on s’attendre pour les animaux d’élevage?
Interrogée sur la question, Marianne Villettaz Robichaud, professeure adjointe à la Faculté de médecine vétérinaire, indique qu’une recherche rapide sur le sujet n’a donné aucun résultat. La documentation scientifique semble inexistante. « Il s’agit d’événements qui sont tellement rares qu’il est difficile de les étudier convenablement », indique-t-elle par courriel. « Le plus probable est que les animaux commencent à s’engager dans leurs comportements habituels de soirée/nuit avec le changement de luminosité et de température qui peut généralement accompagner une éclipse. »
En entrevue au journal Le Devoir, Patrick Paré, directeur de la conservation et de la recherche au Zoo de Granby, déclarait d’ailleurs que le toilettage, la marche, la course, le déplacement vers les quartiers de nuit allaient être étudiés, tout comme les interactions avec les techniciens, l’alimentation, la recherche de nourriture et les interactions sociales. Il ajoutait que du côté des oiseaux, on s’attend à ce qu’ils se perchent ou ralentissent leur rythme, alors que les animaux les plus sociaux devraient se rassembler pour éviter la prédation.
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Les réactions chez les plantes ne font pas exception, bien que les effets soient peu documentés. En 2017, dans le cadre d’une étude faite au jardin zoologique de Riverbanks, en Caroline du Sud, lors d’une autre éclipse totale, de l’armoise sauvage a montré qu’elle avait ralenti son rythme de photosynthèse et de transpiration. Au retour de la lumière, la plante a envoyé des signaux de stress, puisque son cycle habituel avait été perturbé de nouveau.
Quant à savoir si d’autres comportements des animaux pourraient être influencés, dont l’alimentation, le sommeil ou encore la rumination, ces questions se butent encore au manque d’observation et de documentation.
L’étude de 2017 a montré que certains comportements divergeaient de ceux observés la nuit. Par exemple, des chants inhabituels ont été émis de la part de primates, ou des girafes au galop ont montré des signes d’anxiété.
Pour ce qui est des recommandations, Marianne Villettaz Robichaud estime qu’il n’est pas nécessaire de mettre en place « des dispositions spécifiques puisque les animaux de fermes sont généralement gardés à l’intérieur et sont peu ou pas portés à regarder directement le soleil normalement ».
Il en va autrement des producteurs qui auraient à travailler à l’extérieur. Comme d’habitude, il faut éviter de regarder directement le soleil, et l’éclipse n’y fait pas exception. Le port de lunettes conçues pour regarder l’éclipse est recommandé pour observer le phénomène.
Pour ceux qui aimeraient en savoir plus, Eclipsequebec.ca est un site éducatif qui a été élaboré par le regroupement de spécialistes en astronomie et vulgarisation scientifique. Il regorge d’une foule d’informations sur l’éclipse à venir, dont son parcours, sa durée selon les endroits au Québec et les manières sécuritaires de profiter de l’événement.