Un bovin boite. Une vache est en lactation. Un cochon a un abcès. Avant de mettre cet animal dans le camion de transport pour quelque destination que ce soit, il faut pouvoir déterminer si l’animal est apte au transport.
Quand il y a un doute, l’animal peut être inapte ou fragilisé. L’animal fragilisé sera isolé et aura des soins particuliers durant le transport. Mais ce n’est pas si simple. «La ligne est très mince entre un animal inapte ou fragilisé», explique l’agronome Stéphane Beaudoin, conseiller en bien-être animale chez GestBeau.
Une centaine de personnes ont participé à un webinaire organisé par les Producteurs de bovins du Québec intitulé «Bovins fragilisés, attentes et conséquences». Stéphane Beaudoin a présenté l’atelier. À l’aide de vidéos démontrant des animaux pouvant vivre difficilement le transport, les participants ont remarqué qu’il n’est pas simple de déterminer si l’animal est apte, inapte ou fragilisé. À l’aide d’explications, ils ont pu développer leur sens critique.
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Suivre l’arbre décisionnel
Lorsque vient le temps de prendre une décision si un animal est apte ou non, il faut se poser les bonnes questions et dans un certain ordre. C’est pourquoi l’Agence canadienne d’inspection des aliments a produit un arbre décisionnel qui a été présenté dans sa version préliminaire aux participants.
«Est-ce que l’animal est ambulatoire (capable de se lever et de marcher sans assistance)?» Si la réponse est non, l’animal est inapte. Si la réponse est oui, il faut se poser une question complémentaire.
«Est-ce que l’animal a une démarche fluide et régulière avec le dos droit, un port de tête normal et en portant son poids uniformément sur tous ses membres?» Si la réponse est non, il faut répondre à la question suivante qui est de savoir si l’animal peut marcher sur tous ses membres. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on arrive à prendre la bonne décision.
La version définitive sera divulguée prochainement. En attendant, les personnes impliquées dans ce choix à prendre peuvent se référer à celui du Conseil national des soins aux animaux d’élevage, CNSAE. Un arbre décisionnel semblable existe pour le transport des animaux en lactation. On peut le consulter en cliquant ce lien.
Des conséquences
La décision de transporter un animal fragilisé ou non est une décision qui incombe à toute personne: producteur, transporteur, employé. Les conséquences d’un non-respect du Règlement sur la santé des animaux Partie XII peuvent aller d’un simple avertissement à une pénalité pouvant aller jusqu’à 10 000$.
Et il y a une gradation dans les conséquences, selon les explications de Sophie Benoit, spécialiste des opérations pour le Québec à l’Agence d’inspection des aliments. C’est pourquoi Stéphane Beaudoin recommande de profiter d’un simple avis pour questionner ses façons de faire et d’aller chercher de l’expertise externe pour améliorer ses décisions pour les prochains transports.
Pour les personnes qui ont manqué le webinaire, il est possible de le voir et le revoir sur la page YouTube des Producteurs de bovins du Québec.