Ottawa (Ontario), 14 septembre 2005 – Après les dernières négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les agriculteurs du monde entier se sont fait promettre une amélioration de leur sort par un accord sur l’agriculture du GATT/OMC. Les avantages promis ne se sont jamais concrétisés.Loin de s’améliorer, la situation des agriculteurs s’est détériorée.
Lors d’un petit déjeuner des vedettes de l’actualité ce matin, l’experten commerce international Peter Clark, président de Grey, Clark, Shih &Associates, a illustré comment, après l’Accord sur l’agriculture du Cycled’Uruguay, les agriculteurs ont vu chuter les prix et se sont trouvésincapables, dans certains cas, de recouvrer ne serait-ce que leurs coûtscomptants :
« Une amélioration substantielle de l’accès aux marchés étrangers était aunombre des grandes promesses des Accords du Cycle d’Uruguay, a dit M. Clark.Le Canada s’est immédiatement appliqué à faire honneur à ses engagementsenvers l’OMC. Il a réduit les subventions; plus vite qu’il n’y était tenu, enpartie pour réduire ses déficits budgétaires, mais aussi parce qu’il respectetoujours ses obligations internationales. Cependant, en général, lesagriculteurs n’ont pas pu exporter beaucoup plus de leurs produits suite à laconclusion du Cycle. »
Plusieurs pays qui sont de chauds partisans du libre-échange ont trouvédivers moyens de limiter les importations, comme les règles byzantines sur larépartition des contingents, les obstacles techniques et le recours à desmesures sanitaires et phytosanitaires. Cette fois-ci, les pays riches ont beauparler de changer les types de subventions qu’ils versent, on ne s’attend pasqu’ils réduisent leurs subventions pour la peine.
« Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais, disent-ils, selonM. Clark. Même si les subventions à l’exportation évidentes ont été soumises àdes règles, le soutien interne dit sans effet de distorsion du commerce aproliféré et causé de grandes perturbations. Les agriculteurs qui tirent leurrevenu principalement du marché en ont souffert et leur situation n’est pasprès de s’améliorer, à moins de changements de taille. »
Il y a une crise mondiale du revenu agricole. Les agriculteurs – mais pasles consommateurs – ont vu chuter les prix et se sont parfois trouvésincapables de recouvrer leurs coûts comptants. Les pays en développement sontsurtout préoccupés par le dumping provoqué par les subventions sur leursmarchés. Les agriculteurs veulent que ces lacunes soient corrigées. M. Clark asignalé que de partout au monde des agriculteurs préconisent une gestion de laproduction pour aider à relever les prix qui sont déprimés.
Les systèmes canadiens de gestion de l’offre ont été la cible decritiques injustes. Le Canada s’acquitte de ses engagements en matière d’accèsminimal. « Un accès de grande qualité, à la place de concessions illusoires,contribuerait pour beaucoup à améliorer les termes de l’échange enagriculture », a souligné M. Clark.
Dans le monde d’Adam Smith, le commerce n’était pas dominé par lesmultinationales. Dans le monde réel, les agriculteurs sont confrontés à undéséquilibre de la concurrence, et les interventions de l’Etat sur le marchéagricole continueront.
« Toutes choses ne sont pas égales et ne pourront jamais l’être sicertains joueurs trichent, se fichent des règles et font des entourloupes dansleurs rapports », d’affirmer M. Clark, qui devait conclure que « lesagriculteurs du monde entier sont les victimes de ces tractations. »
On trouve le texte de discours et du rapport de M. Clark àhttp://www.greyclark.com/publications.html
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