L’épizootie de fièvre aptheuse « éradiquée » sur le continent

Publié: 9 juillet 2001

Bruxelles (Belgique), 6 juillet 2001 – Le commissaire européen à la Santé et à la protection des consommateurs, David Byrne, estime que l’épidémie de fièvre aphteuse est désormais éradiquée dans l’Union européenne, à l’exception du Royaume Uni, et annonce une « évaluation » prochaine des règles en matière de vaccination.

1/ Près de six mois après la détection du premier cas de fièvre aphteuse en Grande-Bretagne, où en est l’épizootie? Pensez-vous qu’il faudra revoir la politique de vaccination de l’UE?

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Dans tous les Etats membres sauf le Royaume Uni, l’épizootie est éradiquée. C’est pourquoi des mesures de protection et de contrôle restent toujours en place dans ce pays. Au niveau européen, l’épidémie est donc largement sous contrôle. Mais, simultanément, j’insiste sur le fait qu’un haut niveau de vigilance reste impératif dans tous les Etats membres.

Je me suis engagé dès le mois d’avril à une évaluation approfondie de tous les aspects de la législation communautaire en matière de contrôle et d’éradication de la fièvre aphteuse dès que l’épidémie actuelle sera terminée. La récente réunion annuelle de l’Office international des épizooties à Paris a marqué le début de ce processus de révision au niveau international. La présidence belge de l’UE m’a confirmé qu’elle donnerait suite à la proposition d’organiser une conférence cet automne visant à évaluer la politique communautaire en matière de fièvre aphteuse. Cela porte aussi sur la question de la vaccination.

2/ Quelle est la situation en ce qui concerne la vache folle?

Puisqu’il existe un délai entre l’infection et la manifestation des symptômes de la maladie dû à la période d’incubation, que les scientifiques estiment être entre 4 et 5 ans, l’éradication totale de l’ESB est nécessairement un projet à long terme.

De toute manière, des législations de sécurité très strictes sont désormais en application dans toute l’Union européenne pour empêcher la transmission et le recyclage du risque. Il s’agit notamment des restrictions sur l’utilisation des protéines animales dans l’alimentation animale, et de l’obligation de retirer toutes les matières animales qui peuvent présenter un risque dans la chaîne alimentaire.

L’exemple du Royaume-Uni, où une diminution considérable de cas d’ESB se manifeste depuis quelques années, m’encourage à espérer que nous sommes sur le bon chemin.

3/ Pensez-vous que la confiance des consommateurs ait été durablement ébranlée par ces crises?

Il est indéniable que la confiance des consommateurs dans la capacité du secteur alimentaire et des autorités publiques à garantir un niveau élevé de protection a été ébranlée.

Je relève là un défi à deux niveaux: d’abord, il faut continuer notre travail de révision de la politique alimentaire. J’envisage ainsi de présenter des propositions cet automne visant à renforcer et harmoniser les contrôles alimentaires dans les Etats membres.

Par ailleurs, il reste des progrès majeurs à faire dans le domaine de la communication aux citoyens sur les risques alimentaires. Je constate que les perceptions publiques des dangers liés a l’alimentation ne sont pas toujours proportionnelles aux risques réels tels qu’identifiés par les scientifiques. Un exemple : en comparaison avec le nombre de morts dus chaque année au tabagisme, les risques alimentaires restent d’une importance bien moindre.

J’attache beaucoup d’importance à l’établissement de l’Autorité alimentaire européenne, qui devra nous fournir la meilleure expertise scientifique et qui aura aussi la tâche de veiller aux risques alimentaires émergents.

Les acteurs politiques respectent leur engagement de tout mettre en oeuvre pour que l’agence puisse devenir opérationnelle dès le début 2002, et la présidence belge m’a assuré qu’elle fera tout son possible pour qu’il y ait une adoption finale du règlement avant la fin de cette année.

Source : AFP