Montréal (Québec), 20 août 2001 – Greenpeace dénonce l’avant-projet en faveur d’un étiquetage volontaire des OGM (organismes génétiquement modifiés) (1) qui sera rendu publique très bientôt par l’Office des normes générales du Canada. Pour Greenpeace, cet avant-projet est une manoeuvre désespérée, douteuse et farfelue qui va à l’encontre de la volonté populaire (2). Greenpeace exhorte les députés à adopter le projet de loi C-287 sur l’étiquetage obligatoire des aliments génétiquement modifiés (GM), proposé par le député libéral Charles Caccia.
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Plus de 35 pays dans le monde ont adopté ou adopteront sous peu une réglementation sur l’étiquetage obligatoire des aliments GM. Au Canada, le comité sur l’étiquetage, mis sur pied par le gouvernement fédéral et dirigé par les entreprises de distribution des aliments (3), aura mis presque deux ans pour accoucher d’une proposition farfelue prônant l’étiquetage volontaire qui défend d’abord et avant tout les intérêts des grandes entreprises.
« Alors que dans le reste du monde, on met en place des politiques d’étiquetage obligatoire, une fois de plus, le gouvernement canadien agit en collusion avec l’industrie de la biotechnologie et nie le droit du consommateur de savoir ce que contiennent ses aliments », explique Eric Darier, responsable de la campagne OGM pour Greenpeace.
En favorisant l’étiquetage volontaire, l’expérience du passé a démontré que les entreprises ne choisiront pas « volontairement » d’indiquer la présence d’OGM sur les étiquettes de leurs produits. Même les grandes chaînes d’alimentation, comme Loblaws, ont publiquement fait savoir qu’elles s’opposaient au fait que les manufacturiers apposent la mention sans OGM sur leurs produits.
« Après deux ans de débats stratégiques sur la politique d’étiquetage des produits GM, le projet d’étiquetage volontaire, à quelques semaines du débat et du vote sur le projet de loi C-287, sent la manoeuvre politique pour faire un pied de nez aux consommateurs », soutient Eric Darier.
Le comité sur l’étiquetage volontaire suggère qu’un aliment peut contenir jusqu’à 5 % d’OGM et être considéré sans OGM. Recommandation qui va à l’encontre des réglementations adoptées ailleurs dans le monde. Par exemple, l’Union européenne a fixé ce plafond à 1 %. Le seuil de tolérance des OGM devrait correspondre au niveau détectable par les appareils de pointe développés par l’industrie de la haute technologie dans ce secteur.
« Nous devons tous nous opposer au projet d’étiquetage volontaire et faire pression sur nos députés pour qu’ils appuient et votent pour le bill C-287 sur l’étiquetage obligatoire des produits génétiquement modifiés. Ce projet de loi protège le consommateur et lui permet de faire un libre de choix », de conclure Eric Darier.
(1) Projet de norme pour les allégations facultatives au sujet d’aliment génétiquement modifiés.
(3) Ce comité est majoritairement constitué de représentants des secteurs agroalimentaires.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Greenpeace Canada
http://www.greenpeacecanada.org/
Loblaws Companies Limited
http://www.loblaw.com/
Office des normes générales du Canada (ONGC)
http://www.pwgsc.gc.ca/cgsb/