L’Union paysanne réclame des règles et des soutiens adaptés pour les artisans

Publié: 25 février 2002

Rouyn-Noranda (Québec), 20 février 2002 – Articulés pour satisfaire aux besoins des producteurs agricoles, les programmes du ministère de l’Agriculture (MAPAQ) défavorisent les producteurs artisans et les paysans. Comme des mêmes artisans et paysans sont des acteurs économiques importants des milieux ruraux et que leurs produits sont en demande grandissante, le ministère doit élaborer un nouvelle politique globale de soutien à leur intention.

C’est dans les grandes lignes cette requête que le président et le secrétaire général de l’Union paysanne, Roméo Bouchard et Maxime Laplante, feront valoir vendredi à Québec.

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Leurs vis-à-vis du MAPAQ pour cette première rencontre sont Gilles Vézina et Sylvain Boucher, du cabinet du sous-ministre Marcel Leblanc, et Martine Dubuc, de la Direction de l’appui à l’inspection des aliments.

Organisme nouveau venu sur la scène rurale, l’Union paysanne joue du coude depuis plusieurs mois pour se voir reconnaître la représentativité des petits producteurs agricoles et alimentaires du Québec.

Les règles actuelles dans l’agroalimentaire québécois, estime-t-elle, sont insatisfaisantes à trois niveaux: le soutien financier, la mise en marché et la réglementation sanitaire.

Les programmes du MAPAQ de soutien à l’agriculture, d’après le crédo de l’Union paysanne, sont mal adaptés aux besoins des toutes petites fermes qui, de toute façon, ne sont généralement pas éligibles.

Les programmes à frais partagé, systèmes de quotas et agences de vente limitent indûment la marge de manèuvre des producteurs marginaux. La réglementation sanitaire exige des investissements démesurés, faute de distinguer les entreprises artisanales des entreprises industrielles.

La nouvelle politique que réclame l’Union paysanne pourrait se traduire par des mesures concrètes, comme l’inspection des aliments par la clientèle, la mise en marché à la ferme, la multiplication de petits équipements mobiles pour l’abattage des animaux, l’élimination de certains procédés de stérilisation, qui « contrarient la qualité spécifique des produits artisanaux », etc.

Ces mesures relèvent d’une philosophie décriée par certains comme une régression aux conditions qui prévalaient dans les années 50. Et qui, de toute évidence, contrarie l’orientation donnée ces 30 dernières années à l’agroalimentaire québécois aussi bien par les gouvernements, que par l’Union des producteurs agricoles (UPA) et les entreprises de transformation et de mise en marché des aliments.

Cette philosophie vient toutefois de recevoir un appui inattendu. La Chambre de commerce et d’industrie du Rouyn-Noranda a transmis, mercredi, au ministre de l’Agriculture Maxime Arseneau, une lettre d’appui à Léandre Bergeron. Boulanger artisan de cette municipalité, M. Bergeron donne maintenant son pain depuis un mois, faute de pouvoir le vendre en respectant les règles de la Direction de l’inspection des aliments.

Depuis le 21 janvier, M. Bergeron a donné plus de 2000 pains à ses clients. Ces derniers, rapporte-t-il, l’ont bien payé en retour.

L’Union paysanne se réclame actuellement de 2000 membres en milieux ruraux dont quelques centaines de petits producteurs agricoles. Son président Roméo Bouchard évalue à 10 000 le nombre des petits paysans et artisans boulangers, fromagers, etc. à travers la province.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Ministère de l’agriculture des pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ)

http://www.agr.gouv.qc.ca/

Union des producteurs agricoles (UPA)

http://www.upa.qc.ca/

Union Paysanne

http://www.unionpaysanne.com/