Longueuil (Québec), 6 mai 2002 – Témoins de la manifestation du 4 mai
organisée dans la capitale nationale par les tenants de l’Union paysanne, les
producteurs et productrices de porcs du Québec ont tenu à réagir. « Nous sommes
parfaitement conscients et sensibles aux préoccupations manifestées à l’égard
de la production porcine, tant et si bien que nous avons déjà pris action
depuis plusieurs années pour réduire les impacts sur l’environnement et
À lire aussi

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault
Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.
président de la Fédération des producteurs de porcs du Québec.
« Nous disons toutefois NON aux aberrations ! », de poursuivre M. Pouliot.
Pour lui, les groupes de pression ont un rôle important à jouer dans une
société démocratique comme la nôtre, car ils peuvent être le reflet de
préoccupations légitimes. « Cependant, nous déplorons que certains de ces
groupes, pour sensibiliser à leur cause, aillent trop loin, déformant la
nuance dans le discours. Il est impossible que l’agriculture québécoise, qui
constitue un modèle à travers le monde, soit à refaire de A à Z ! »
M. Pouliot a expliqué que les producteurs porcins sont victimes de leur discrétion. « Ce que nous faisons déjà en agroenvironnement et ce que nous avons l’intention de faire n’est pas suffisamment connu et reconnu. » Toutefois, les producteurs de porcs ont bien l’intention de corriger cette
situation par une démarche de valorisation qui visera à rétablir une relation
de confiance avec leur milieu au cours des prochaines années. D’une part, ils
veulent favoriser une meilleure cohabitation et, d’autre part, augmenter le
« Il y a tellement de faussetés qui circulent sur le compte de la
production porcine et des producteurs, c’est incroyable ! », de s’exclamer le
premier dirigeant de la Fédération. « La vérité est que nous sommes devenus une
production agricole moderne. Grâce aux nouvelles techniques d’élevage, nous
pouvons faire face aux enjeux de l’heure, spécifiquement ceux portant sur
l’environnement et l’innocuité du produit. Ce faisant, nous sommes tout de
même demeurés une production à échelle humaine, à caractère familial. Plus de
90 % des entreprises comptent 2500 porcs en inventaire et moins, ce qui ne
Bien évidemment, les producteurs de porcs du Québec reconnaissent qu’il y
a eu par le passé une concentration d’entreprises dans certaines régions. Mais
selon eux, c’est à partir des expériences passées que des améliorations
peuvent être apportées et le processus est déjà enclenché en ce sens.
Rappelons qu’un temps d’arrêt a été décrété la semaine dernière sur toute
émission de nouveaux certificats d’autorisation en production porcine jusqu’au
15 juin 2002. D’ici là, un comité spécial multipartite, regroupant les milieux
gouvernemental, agricole, municipal et environnemental, a été mandaté pour
élaborer un plan d’action qui permettra d’appliquer, dès le 16 juin prochain,
développement durable des entreprises agricoles.
« Les solutions existent. Le gouvernement, le monde de l’agriculture et
les environnementalistes connaissent bien le dossier de l’assainissement
agricole. Des actions concrètes ont déjà été entreprises sur le terrain. Par
ailleurs, avec la trêve que nous nous sommes imposée et en assoyant les
principaux intervenants autour d’une même table, nous favorisons une prise de
décision éclairée et rapide, à la satisfaction de tous et chacun », aux dires
sur le fait que l’issue des travaux a pour objectif d’arrêter des règles en
vue d’harmoniser la production porcine aux milieux environnemental et social.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Le Porc du Québec
http://www.leporcduquebec.qc.ca/
Union Paysanne
http://www.unionpaysanne.com/