Québec (Québec), 30 janvier 2002 – Le premier ministre Bernard Landry a procédé à un remaniement majeur de son conseil des ministres en y faisant accéder 13 nouveaux membres.
Avec 31 ministres et quatre secrétaires d’Etat, c’est aussi un nombre record d’élus qui se retrouveront autour de la table du Conseil, ce qui a fait dire à l’opposition que le parti ministériel comptait plus de ministres que de simples députés.
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Pour redresser la situation à la santé et aux services sociaux et « raviver la confiance des Québécois », M. Landry a porté son choix sur François Legault à qui il a adjoint « une figure bien connue dans le domaine de la santé » David Levine, un non-élu qui aura comme principale fonction de trouver des façons de réduire les listes d’attente et l’engorgement chronique de certaines salles d’urgence dans le réseau hospitalier.
Les volets affaires sociales et protection de la jeunesse ont été confiés à Roger Bertrand, député de Portneuf, qui effectue un retour au conseil des ministres afin de permettre à M. Legault de consacrer plus d’énergie au redressement du système de santé.
Le ministère de l’éducation a été confié à Sylvain Simard à qui le premier ministre a demandé de poursuivre les réformes mises en place par son prédécesseur François Legault.
M. Landry a surtout demandé à M. Simard d’intensifier la lutte au décrochage scolaire et de poursuivre le renforcement du réseau universitaire.
La mission du développement économique sera assumée par trois femmes. Le grand patron sera la vice-première ministre Pauline Marois qui demeure ministre d’Etat à l’Economie et aux Finances et qui récupère de son collègue Gilles Baril le poste de l’Industrie du Commerce, ce qui lui permettra d’avoir une main mise sur la totalité des grandes sociétés d’Etat.
« Un des autres mandats confié à Mme Marois, a indiqué M. Landry, consiste à trouver des pistes de solution au problème du déséquilibre fiscal entre Ottawa et Québec ».
Pour épauler Mme Marois dans ses nombreuses tâches, M. Landry lui a adjoint un ministre et un secrétaire d’Etat. Mme Lucie Papineau devient ministre déléguée à l’Industrie et au Commerce alors que Mme Solange Charest a été nommée au poste de secrétaire d’Etat à la Recherche, à la Science et à la Technologie.
Le premier ministre souhaite que Mme Papineau fasse en sorte d’accroître la présence d’entreprises québécoises sur les marchés d’exportation. Quant à Mme Charest, sa tâche consistera à être à l’affût de toutes nouvelles technologies susceptibles de faire progresser l’économie québécoise.
Le ministre Rémy Trudel a quitté la Santé et les Services sociaux pour devenir titulaire du ministère d’Etat à la Population et aux Affaires autochtones, ministre des Relations avec les citoyens et de l’Immigration et responsable de la Politique de la natalité.
« M. Trudel, a précisé M. Landry, aura à présenter au gouvernement une réflexion stratégique pour une politique de la population touchant à la fois la natalité, l’immigration, le vieillissement de la population ainsi que l’occupation dynamique du territoire en région. »
Parmi les surprises de ce changement de garde, il faut retenir la décision de Louise Harel de quitter le conseil des ministres pour la présidence de l’Assemblée nationale en remplacement de Jean-Pierre Charbonneau, qui devient ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, responsable des Relations avec les communautés francophones et acadiennes, de la Réforme électorale et de la Réforme parlementaire.
A l’instar de la mission économique, le volet social sera dirigé par trois femmes. Mme Linda Goupil devient ministre d’Etat à la Solidarité sociale, à la Famille et à l’Enfance, responsable de la Condition féminine et des Aînés. « Sa tâche, a indiqué M. Landry, sera de s’assurer que le filet de protection sociale demeure entier. »
Mme Goupil pourra compter sur deux adjointes. Mme Nicole Léger conserve son poste de ministre déléguée à la Lutte contre la pauvreté et l’exclusion alors que Mme Jocelyne Caron a été nommée secrétaire d’Etat à la Condition féminine.
Le très efficace ministre de la sécurité publique Serge Ménard a pour sa part cédé son poste à Normand Jutras et remplace Guy Chevrette, le ministre démissionnaire, aux Transports.
M. Gilles Baril, qui s’est récemment retrouvé au centre d’une controverse entourant l’influence d’un ami lobbyiste, a hérité du ministère des Ressources naturelles laissé vacant, mardi, par la démission de Jacques Brassard. Il conserve son poste de ministre des régions et se voit confier la responsabilité du développement du Nord québécois.
Pour venir en aide à M. Baril, toujours le grand organisateur politique du Parti québécois, M Landry a choisi de lui adjoindre Mme Rita Dionne-Marsolais, à titre de ministre déléguée à l’Energie; François Gendron, qui revient au cabinet au poste de ministre délégué à la Gestion de la forêt et à la ruralité et Michel Létourneau, au poste de ministre délégué au Développement du Nord québécois.
Le ministre de l’Environnement et à l’Eau André Boisclair a lui aussi pris du galon en héritant du ministère d’Etat aux Affaires municipales et à la Métropole en remplacement de Mme Harel. Il est ministre responsable de la région de Montréal.
Lui aussi pourra compter sur trois nouveaux adjoints. Jean-François Simard est nommé ministre délégué à l’Environnement et à l’Eau, Jacques Coté, ministre délégué à l’Habitation et Claude Boucher, secrétaire d’Etat aux infrastructures.
M. Landry a choisi Joseph Facal pour occuper le poste de président du Conseil du trésor et de ministre d’Etat à l’Administration et à la Fonction publique. M. Facal sera aidé dans ses fonctions par un nouveau venu Stéphane Bédard, qui devient secrétaire d’Etat au Renouvellement de la Fonction publique.
Les ministres qui n’ont pas été touchés sont Louise Beaudoin (Relations internationales et Francophonie):, Diane Lemieux (Culture et Communications); Jean Rochon (Ressources humaines et Travail); Jacques Baril (délégué aux Transports); Paul Bégin (Justice); Guy Julien (Revenu) et Maxime Arseneau (Agriculture).
Source : Presse Canadienne