Zurich (AUtriche), août 2003 – Le groupe Nestlé, n°1 mondial de l’alimentation, a annoncé au titre du premier semestre une croissance organique de 5,5% de son chiffre d’affaires, ce qui est supérieur aux prévisions, et a estimé que ce taux serait maintenu en 2003 grâce à la hausse des prix du café et de l’eau.
Elément de référence pour Nestlé, la croissance organique élimine les effets de changes et les acquisitions.
En revanche, le bénéfice net a été réduit de moitié à 2,78 milliards de francs suisses, sous le coup de l’appréciation du franc suisse et d’un effet de base défavorable. Il avait en effet été gonflé au premier semestre 2002 par des éléments exceptionnels comme le produit de la mise en Bourse partielle de la filiale Alcon (NYSE: ACL – actualité) de soins optiques.
A éléments comparables, il a augmenté de 4,9%. Et à taux de change constants, sa hausse ressort à 19,1%, ce qui témoigne de l’impact de la fermeté du franc suisse sur les résultats.
Le chiffre d’affaires a baissé de 6,3% à 41,44 milliards de francs. Mais en monnaies constantes, il ressort en hausse du même pourcentage.
La marge bénéficiaire avant intérêts, impôts et amortissement s’est améliorée de 30 points de base à 12,2%, sur un bénéfice d’exploitation en baisse à 5,05 milliards de francs, contre 5,28 au premier semestre 2002.
Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 2,76 milliards de francs, un chiffre d’affaires de 42,0 milliards et une croissance organique de 4,9%.
Amélioration annuelle en vue
Peter Brabeck, administrateur délégué du groupe, a déclaré dans un entretien avec Reuters prévoir une amélioration des résultats annuels.
« Le groupe a confiance dans le fait que l’amélioration des marges et du cash-flow n’est pas un événement exceptionnel, mais qu’il est révélateur d’une tendance, et qu’une croissance organique de 5 à 6% peut être maintenue sur l’ensemble de l’exercice », a-t-il dit.
Hors effets de change, il prévoit également une hausse du résultat net et du chiffre d’affaires.
« Le premier semestre n’est pas comparable », a-t-il souligné. « L’an dernier, nous avions des produits exceptionnels (…) et au deuxième semestre des dépréciations et charges pour restructuration. »
L’amélioration de la croissance organique, a-t-il ajouté, a été favorisée par des hausses de prix de produits Nestlé tels que le Nescafé et l’eau Perrier en Amérique du Sud.
Au deuxième semestre, une amélioration est probable sur le marché nord-américain, qui présente déjà des signes de reprise, ainsi qu’en Asie, où la crise du Sras est maintenant surmontée.
Le groupe, a-t-il ajouté, se concentrera pendant le reste de l’exercice sur l’amélioration de ses marges, et non sur celle du chiffre d’affaires.
Pas de déception
« Dans l’ensemble, il n’y a pas eu de déception, et ce sont de bons résultats », estime l’analyste Rudi Buxtorf (Coutts Bank Switzerland), favorable à l’achat du titre au cours actuel.
Les activités boisson et alimentation de Nestlé ont tendance à résister à la récession économique, et l’action s’est effritée de 1,88% depuis le début de l’année, les investisseurs recherchant des valeurs plus cycliques susceptibles de bénéficier du redressement économique attendu au deuxième semestre.
« Les gens recherchent des valeurs sensibles à l’économie, mais à moyen terme, Nestlé a aussi sa place dans un portefeuille équilibré », ajoute Rudi Buxtorf.
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Source : Reuters
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Nestlé
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