OGM: les scientifiques français ne décèlent aucun danger particulier

Publié: 16 décembre 2002

Paris (France), 13 décembre 2002 – L’Académie des Sciences, comme celle de Médecine la veille, n’a décelé aucun danger particulier des OGM (organismes génétiquement modifiés) pour la santé humaine, et s’est prononcée, avec quelques réserves, pour leur introduction dans l’agriculture comme dans l’alimentation et la thérapeutique humaine.

Après l’Académie de Médecine, qui a estimé dans un avis que les avantages des organismes génétiquement modifiés (OGM) « l’emportent sur les risques éventuels pour la santé, qui sont contrôlables », les experts de l’Académie des Sciences arrivent à une conclusion similaire dans un autre rapport remis vendredi à Claudie Haigneré, ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies.

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« Les plantes génétiquement modifiées m’apparaissent comme une possibilité à explorer pour pouvoir faire face à l’augmentation de la demande alimentaire, en particulier dans les pays les moins développés, où prévalent des conditions agronomiques défavorables », a commenté Mme Haigneré. En outre, a-t-elle ajouté, la croissance rapide des cultures commerciales d’OGM « soumettent aussi la France, et l’ensemble de l’Europe, à une pression économique importante, face à laquelle nous devons penser à préserver notre recherche et notre production agricole. »

Ces initiatives interviennent quelques jours après la conclusion d’un accord, à Bruxelles, entre les ministres de l’Environnement des Quinze sur la « traçabilité » des OGM (notamment dans des cargaisons de produits en vrac), adopté après celui de leurs collègues chargés de l’Agriculture et imposant un étiquetage des aliments contenant plus de 0,9% d’OGM.

Ainsi, l’Union européenne est désormais près de disposer d’un arsenal législatif complet en matière d’OGM qui pourrait ouvrir la voie à une levée du moratoire anti-OGM imposé depuis 1999 par sept des quinze pays de l’Union. Aux yeux de Roselyne Bachelot, ministre de l’Ecologie, une levée de ce moratoire peut être envisagée dans « à peu près » un an. « Il ne faut pas aller trop vite, les précautions doivent être prises », a-t-elle estimé vendredi dans un entretien à RMC Info.

Les accords de Bruxelles ont aussitôt été dénoncés par la Confédération paysanne, qui a relevé « les vides juridiques » du dossier OGM, car, a noté le syndicat de José Bové, l’Europe « ne s’est toujours pas donnée les moyens permettant d’établir les responsabilités en cas de contaminations génétiques ». Pour les Verts, « l’accélération brutale de la législation sur les OGM dont le seul objectif est de permettre aux USA de nous envahir avec leurs céréales génétiquement modifiées ». Aussi ont-ils demandé aux parlementaires européens de « durcir » la législation qui leur sera soumise pour examen.

Les auteurs du rapport de l’Académie des Sciences ont consacré précisément un chapitre aux controverses sur les OGM. « La défense effective » par les pouvoirs publics de la recherche fondamentale et appliquée, « y compris les essais en champs (…) est crucialement nécessaire », soulignent-ils avant de mettre l’accent sur « l’importance de la formation du futur citoyen aux disciplines biologiques en développant son esprit critique dès son plus jeune âge ». Dans ces conditions, estiment-ils, il faut « mieux sensibiliser les chercheurs à la communication scientifique ».

Source : AFP