Printemps hâtif, l’avis d’un producteur agronome

Publié: 7 mars 2024

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Kim Tourigny en bordure de ses champs en mars

Kim Tourigny est propriétaire de la Ferme Tourigny à Nicolet depuis décembre 2022. Il est aussi agronome. Cette ferme familiale de 550 ha produit du maïs, du blé de printemps, du blé d’hiver et du soya. Le 1er mars dernier, il a publié sur sa page Facebook une vidéo montrant ses champs à peine couverts de neige. Le Bulletin a voulu en savoir plus.

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Pourquoi avoir publié une telle vidéo sur votre page Facebook?

J’ai une inquiétude, c’est l’accumulation de glace pour le blé d’hiver, on a eu une bonne séquence de gel dégel pendant l’hiver, la plante peut avoir souffert.

Si la chaleur perdure, est-ce que ça peut avoir un impact sur vos rendements?

Pour le blé d’hiver, s’il fait trop chaud et qu’on a un gros froid qui revient, si la plante vient qu’à sortir de sa dormance, la tolérance au froid qu’elle a l’habitude de connaître pendant l’hiver, elle risque de la perdre.

On peut faire un parallèle avec les plantes fourragères; si les plantes ont commencé à pousser et qu’on connaît un gel tardif, elles seront moins tolérantes au froid plus tard.

Est-ce que les plantes que vous cultivez sont assez résistantes aux changements climatiques?

Tout se passe au niveau du drainage, s’il y a une accumulation d’eau puisque la glace s’installe, ça vient briser le collet et là, la plante meurt… Alors, pour le blé qui est assez fragile, il faut choisir l’endroit où on l’implante, là où il y a moins de problèmes de drainage durant l’hiver.

Pourrait-il y avoir un manque d’eau pour vos cultures avec les faibles précipitations de neige de cet hiver?

La plante n’a pas besoin de toute l’eau qui est tombée présentement pour le début de saison. Nous, au Québec, normalement les pluies sont quand même assez fréquentes pour alimenter les plantes en eau pendant la belle saison, ce n’est pas comme dans l’ouest où les agriculteurs se fient sur la quantité de neige pour se faire une réserve d’eau. On n’a pas le même climat.

Quels pourraient être les effets sur l’ensemencement et les récoltes avec cette température atypique?

Il n’est pas impossible qu’on ensemence en avril au lieu de mai et pour le blé de printemps, on pourrait récolter plus tôt que d’habitude.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Eddy Verbeeck

Eddy Verbeeck

Journaliste

Eddy Verbeeck est journaliste, réalisateur et écrivain, il travaille dans le monde médiatique depuis plus de 30 ans. Il a notamment travaillé à l'émission La Semaine verte.