Après plusieurs hausses des taux directeurs au pays et un resserrement monétaire inédit depuis une vingtaine d’année, est-ce que l’impact se fait ressentir sur le prix des terres?
Selon Financement agricole Canada (FAC), pas vraiment. En analysant les chiffres pour les six premiers mois de l’année, la rareté des terres est telle qu’elle continue de mettre de la pression sur le prix des terres. La hausse nationale moyenne de la valeur des terres agricoles pour les six premiers mois de 2023 est de 7,7 %. Sur douze mois, l’augmentation des prix est toutefois moins forte que sur la période comparable précédente.

Il ne s’agit pas cependant d’un portrait uniforme. La valeur des terres agricoles au Québec se place au deuxième rang des plus fortes hausses moyennes de janvier à juin avec 10,6%, tout juste derrière la Saskatchewan qui se place au premier rang avec 11,4 %.
L’impact des taux d’intérêt semble beaucoup plus grand en Ontario et au Manitoba où la progression est deux fois mois élevée qu’un an auparavant.
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FAC observe que l’augmentation des prix semble même s’accélérer au Québec sur la base des 12 derniers mois. Encore ici, des tendances régionales se distinguent : des taux de croissance élevés sont observés dans les régions du Lac St-Jean et de Chaudière-Appalaches et de plus petites augmentations dans les régions de la Montérégie et de la Laurentides-Lanaudière. Ces deux dernières régions mènent encore toutefois au chapitre des prix par acre.
Le prix des terres pourrait continuer d’augmenter, malgré un environnement plus incertain. Les revenus agricoles devraient en effet s’élever de 6,6% pour 2023, soit davantage qu’en 2022, malgré la pression à la baisse pour les produits de base agricoles.
Il est à noter que les entreprises agricoles ont réduit leurs dépenses en capital et en investissement, faisant preuve de prudence dans le contexte des taux d’intérêt élevés, les coûts élevés des intrants agricoles et l’incertitude quant aux prix futurs des produits de base.

FAC estime qu’on peut cependant s’attendre à ce que « l’appréciation de la valeur des terres agricoles ralentisse jusqu’à ce que l’incertitude relative à l’environnement économique disparaisse ».