Des hausses de prix variables à la ferme pour des produits de base

La part du prix au détail pour le lait, par exemple, a diminué dans les dernières années, malgré l’inflation.

Publié: 12 juin 2025

Des hausses de prix variables à la ferme pour des produits de base

Est-ce que le prix à la ferme a suivi la même courbe que l’inflation pour des aliments de base produits au Québec? La réponse varie selon le secteur de production, révèle un document réalisé par la Direction des études et des perspectives économiques du MAPAQ.

Dans le document, il est indiqué que le prix moyen des aliments et des boissons non alcoolisées en épicerie a grimpé de 22,6 % entre 2020 et 2024. La pandémie et la guerre en Ukraine ont causé de nombreux chocs aux chaînes d’approvisionnement qui ont eu un impact sur le coût des aliments. La part occupée par la ferme n’est cependant pas uniforme, que ce soit pour le lait, les légumes ou la viande de porc.

Dans le cas du lait, la part du prix à la ferme dans le prix de détail a diminué, passant de 49 à 46 %. Parallèlement, la proportion du prix revenant aux transformateurs, aux grossistes et aux détaillants alimentaires est passée de 51 à 54 % (de 1,00 à 1,26 $/l). Entre 2020 et 2024, le prix d’un litre de lait de lait partiellement écrémé 2 % s’est accru de 19,8 % (de 1,96 à 2,34 $/l).

Le prix à la ferme pour le beurre a suivi la même direction en passant en quatre ans de 85 à 72% du prix de détail. Les détaillants seraient responsables en plus grande partie de la hausse.

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Le même exercice réalisé pour la viande porcine indique une augmentation de 4% sur quatre ans pour le prix à la ferme, dont la proportion est passée de 31 à 35%. Le secteur a connu des difficultés majeures dans les dernières années dans le sillon de la pandémie avec une hausse du coût de production d’un peu plus de 21%.

Un panier de 10 légumes frais indique également une hausse de 28 à 33% du prix à la ferme. Il faut mettre, par contre, en relief la très forte hausse des coûts de production pendant l’intervalle analysé qui a démontré une croissance de près de 28%, contre 10% pour le secteur du détail.

L’équipe ayant réalisé le rapport note que ces légumes ont occupé une très large place dans le panier d’épicerie des Québécois, avec près de 70 % des dépenses de consommation finale des ménages en légumes frais. Ils ont aussi représenté, dans les dernières années, plus de 75 % du total des recettes agricoles du marché et de la consommation apparente de légumes frais au Québec.

La part à la ferme dans le prix de détail du fromage cheddar a augmenté, passant de 30 % à 32 %.

Deux secteurs sont demeurés relativement stables, soit la viande de poulet et les œufs de consommation. Pour le premier, le prix à la ferme est passé de 25 à 26%, alors qu’il a été de 66 à 67% pour les seconds entre 2020 et 2024.

La part du prix à la ferme est le rapport entre le prix reçu par les agriculteurs pour un produit et celui payé par les consommateurs pour le même produit. L’écart entre ces prix correspond principalement à la part des transformateurs, des grossistes et des détaillants alimentaires.

Le détail des parts de chaque acteur dans la chaîne d’approvisionnement est disponible dans le document du MAPAQ.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.