Truro (Nouvelle-Écosse), 6 décembre 2002 Des fonds fédéraux de 175 000 dollars aideront les scientifiques de la Nouvelle-Écosse à miser sur le vieux dicton « chaque jour une pomme conserve son homme » pour créer de nouvelles possibilités dans le secteur des fruits de verger de la province.
Le député de Sydney-Victoria, M. Mark Eyking, a annoncé aujourd’hui cet investissement, au nom du ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, M. Lyle Vanclief, dans le cadre de la réunion annuelle de la Nova Scotia Federation of Agriculture, qui se tient à Truro. « Cet investissement permettra de financer les projets de recherche innovateurs portant sur les bienfaits des pommes pour la santé, a déclaré M. Eyking. Nous répétons depuis des lustres qu’une pomme par jour éloigne le médecin pour toujours, mais dans le cadre de ce nouveau programme de recherche, on tentera de savoir pourquoi et comment. Le secteur de la pomme compte pouvoir utiliser ces données scientifiques dans le but de mettre au point des produits à valeur ajoutée et de créer de nouveaux débouchés en matière de commercialisation. »
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Les fonds fédéraux seront versés à la Nova Scotia Fruit Grower’s Association par Agri-Futures Nova Scotia, une organisation dirigée par l’industrie qui distribue les fonds provenant du Fonds canadien d’adaptation et de développement rural (FCADR) d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC). Le financement servira à assumer le coût lié à l’établissement d’une chaire de recherche sur les produits biologiques au Nova Scotia Agricultural College pour une période déterminée de cinq ans. Le poste sera comblé au tout début de la prochaine année.
Le programme de recherche sur les produits biologiques visera la nutrition et utilisera les composantes bénéfiques des pommes pour mettre au point de nouveaux aliments fonctionnels et produits nutraceutiques. Les aliments fonctionnels et les nutraceutiques procurent des bienfaits pour la santé qui vont au-delà de la simple nutrition et peuvent réduire le risque de certaines maladies chroniques. Dans certains cas, les composés qui procurent des bienfaits peuvent être isolés et utilisés pour mettre au point des compléments alimentaires ou des produits pharmaceutiques.
« Nous savons déjà que les pommes contiennent des antioxydants, qui peuvent réduire le risque de cancer et de maladie cardio-vasculaire, a mentionné la directrice exécutrice de la Nova Scotia Fruit Growers Association, Mme Dela Erith. Nous voulons en apprendre davantage sur les propriétés relatives à la santé que contiennent les pommes et utiliser ces nouvelles connaissances pour mettre au point des produits à valeur ajoutée. En d’autres termes, nous voulons pouvoir utiliser les pommes à différentes fins, car nous devons élargir nos horizons si nous voulons aller de l’avant; il faut envisager de nouvelles orientations innovatrices. »
Mme Erith affirme que son association a conçu le nouveau programme de recherche en se fondant sur les principes du Cadre stratégique pour l’agriculture (CSA) d’AAC plus particulièrement, la nécessité d’utiliser la science et l’innovation pour aider l’industrie à saisir les nouveaux débouchés en matière de commercialisation. Elle mentionne que bon nombre des propriétés relatives à la santé que contiennent les pommes se trouvent dans la pelure, laquelle est jetée au rebut dans le cadre du processus de production de jus. En effectuant des recherches sur l’utilisation de la pelure dans la mise au point d’aliments fonctionnels, nous pourrons améliorer le rendement.
Selon le Nutrition Business Journal, les ventes d’aliments fonctionnels à l’échelle internationale s’élèvent à environ 56 milliards de dollars par année, et continuent d’augmenter de façon constante. Selon une autre étude demandée par AAC, l’approvisionnement en ingrédients servant à la fabrication d’aliments fonctionnels représente entre 300 millions et un milliard de dollars de la valeur de la production agricole du Canada.
Voilà une bonne nouvelle pour les agriculteurs de la Nouvelle-Écosse, qui produisent neuf pour cent des pommes au Canada. La compétition s’est intensifiée en raison de la production accrue à l’échelle mondiale. La mise au point de produits à valeur ajoutée à partir des propriétés relatives à la santé que contiennent les pommes constitue un moyen d’aider les agriculteurs à devancer leurs compétiteurs.
« La science et l’innovation sont les moteurs qui permettront au secteur agricole et agroalimentaire du Canada d’avoir une longueur d’avance sur ses concurrents à l’échelle internationale, soutient M. Eyking. Il est très encourageant de voir que le secteur adopte les principes du CSA en mettant en place de nouveaux programmes de recherche comme celui-ci. »
Le CSA est la vision du Canada consistant à faire de son secteur agricole et agroalimentaire le chef de file mondial en matière de recherche et d’innovation, de salubrité des aliments et de production respectueuse de l’environnement.
Le FCADR, d’où provient l’aide financière de 175 000 dollars, est une initiative dotée d’un budget annuel de 60 millions de dollars. Ce programme vise à aider les agriculteurs et les producteurs régionaux à s’adapter aux nouvelles demandes des consommateurs et à accroître leur compétitivité sur le marché mondial.
Agri-Futures Nova Scotia (AFNS) est l’un des 14 conseils d’adaptation en place à l’échelle du Canada. Depuis 1997, AFNS a reçu près de 3,5 millions de dollars pour financer 175 projets innovateurs qui ont permis de créer des débouchés dont pourra profiter le secteur agricole de la Nouvelle-Écosse dans l’avenir.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Agriculture Canada
http://Aceis.AGR.CA/
Cadre stratégique pour l’agriculture (CSA)
http://www.agr.gc.ca/canadaentete/