Robot récolteur de brocolis fabriqué au Québec

Un seul travailleur est requis pour opérer le récolteur de brocolis au champ

Publié: 4 novembre 2021

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Éric Lapalme, président de Lapalme Agtech et concepteur du robot SAMI 4.0. On voit ici le démonstrateur avec ses quatre bras robotisés lors d’Expo-Champ en août dernier. L’ingénieur Éric Lapalme a eu l’idée de créer un robot cueilleur de brocolis après avoir constaté que la récolte du légume au champ n’avait pas évolué depuis qu’il y travaillait lui-même adolescent.

Quand on entend le mot robot, on s’imagine tout de suite un humanoïde métallique qui se déplace lentement et de façon saccadée. La réalité est pourtant bien différente. Du moins c’est le cas pour le nouveau robot récolteur de brocolis conçu par Lapalme Agtech, une entreprise québécoise. Le SAMI 4.0 pourrait même être confondu avec l’une ou l’autre machine du parc de machinerie d’un producteur agricole. Pouvant être tractée en arrière d’un tracteur ou encore propulsé à l’avant, l’utilisation du SAMI 4.0 ne bouscule pas trop les habitudes des producteurs, du moins en apparence.

Comment fonctionne-t-il? Le SAMI est muni d’une caméra qui détecte les brocolis, un signal informatique avec les données de la position du légume est envoyé afin que le bras robotisé le cueille. Avant de commencer sa récolte, l’agriculteur sélectionne à l’aide d’une tablette la grosseur du brocoli souhaité. S’il veut les spécimens de 5 po à 7 po, le bras robotisé va cueillir que ces brocolis en laissant les autres au champ. « Le robot voit tous les brocolis, donc à la fin d’un champ, le producteur a un inventaire complet de ce qui reste: le nombre de brocoli 2 po, 3 po ou 4 po. Il peut faire de meilleures prévisions de ses récoltes futures et donner à ses clients une évaluation plus juste de ses produits à venir », explique Simon Bélanger, directeur développement des affaires chez Lapalme Agtech. 

Un seul travailleur est requis pour opérer le récolteur de brocolis au champ. Ce sont les bras robotisés qui font le travail de cueillette. Selon l’entreprise, un bras robotisé remplace un travailleur au champ. « Un travailleur fait deux rangs, le bras robotisé aussi, et ce, avec le même tempo sinon plus vite. On peut donc dire que chaque bras robotisé remplace un travailleur », explique Simon Bélanger. D’ailleurs, chaque SAMI 4.0 commandé sera conçu pour combler les besoins spécifiques de chaque client. « Si un producteur veut huit bras de chaque côté, on va le configurer de cette façon. S’il veut le piner en arrière de son tracteur, on va le concevoir tracté. On va mettre les robots au point en collaboration avec les clients. On va prendre leurs commentaires pour améliorer le produit », ajoute Simon Bélanger.

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D’ailleurs, pour mettre au point le SAMI 4.0, l’équipe de Lapalme a eu besoin de la collaboration de plusieurs producteurs afin de prendre les clichés de brocolis essentiels au développement de cette application. Pour pouvoir reconnaître les brocolis à cueillir, le robot a besoin d’aide, soit des images de brocolis. Celles-ci ont été prises à l’aide d’une caméra effectuant quelque 30 images à la seconde. «Tout part des images et ceci ne se fait pas en laboratoire, mais au champ : autant lors de journées ensoleillées que nuageuses pour avoir une variété d’images. C’est un défi, car parfois il y a de l’ombre, du feuillage, l’éclairage varie », énumère Simon Bélanger.

Maintenant que l’application « brocoli » a été créée, l’équipe de Lapalme Agtech va travailler sur le désherbage de d’autres cultures, mais le choix de celles-ci n’a pas encore été arrêté. Ce qui est certain toutefois, c’est qu’encore une fois l’aide des producteurs va être nécessaire pour la prise d’images en champ. Le développement de deux nouvelles programmations est prévu à l’été 2022 avec l’objectif de les tester au champ en 2023 pour une livraison en 2024.

Légende : Éric Lapalme, président de Lapalme Agtech et concepteur du robot SAMI 4.0. On voit ici le démonstrateur avec ses quatre bras robotisés lors d’Expo-Champ en août dernier. L’ingénieur Éric Lapalme a eu l’idée de créer un robot cueilleur de brocolis après avoir constaté que la récolte du légume au champ n’avait pas évolué depuis qu’il y travaillait lui-même adolescent.