La productivité au travail dans le secteur agricole est l’une des meilleures au Québec, surpassant et de loin la moyenne provinciale, indique un récent rapport de la Direction des études et des perspectives économiques.
De 2010 à 2024, la productivité a progressé en moyenne de 2,5% alors que la moyenne de l’économie québécoise est de 0,8% pour la même période.
Ce bon résultat est toutefois dû à une forte augmentation enregistrée de 2013 à 2017. Durant cet intervalle, la productivité dans le secteur agricole a augmenté de 42 %, passant de 31,2 $ à 44,2 $ par heure travaillée ($/h).
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Un recul est survenu entre 2018 et 2024 avec la baisse du PIB agricole et la hausse des heures travaillées. En moyenne, la productivité du secteur s’établit à 45,1 $ par heure travaillée pour cette période, soit un gain de 6,9 $ par rapport à la période précédente.

Des différences notables sont également observées entre les filières agricoles. Un secteur comme celui de la serriculture montre une très bonne productivité mais un autre, comme les cultures en plein champ, affiche une baisse importante. Le rapport n’établit pas d’autres distinctions entre les filières, mais la production porcine a connu de graves difficultés durant cette période, ce qui a probablement influencé les résultats.
Portrait mitigé au Canada
Le secteur agricole fait bonne figure au Québec parmi les autres secteurs économiques mais accuse un accuse un retard qui s’accroit par rapport à la moyenne canadienne, notamment en raison d’une intensité en capital plus faible.
En Ontario, par exemple, le secteur agricole est tiré par le haut par la serriculture qui prend de plus en plus de place dans la province. L’Ouest bénéficie pour sa part de la spécialisation dans les grandes cultures très productives. Les auteurs de l’étude notent que l’agriculture québécoise a l’avantage d’être plus diversifiée, ce qui constitue une richesse pour la sécurité alimentaire et la stabilité du secteur, mais elle limite les gains de productivité mesurés par heure travaillée.

Au niveau du capital, les investissements ont ralenti au Québec à partir de 2018, ce qui nuit à la productivité du secteur. Selon le rapport, le lien entre le capital investi et la productivité « souligne l’importance de maintenir un niveau soutenu d’investissement en capital productif pour stimuler la croissance et la compétitivité du secteur agricole québécois ».

La productivité dans le secteur agricole est toutefois confrontée à de nombreuses contraintes auxquelles d’autres secteurs n’ont pas à faire face. Travailler avec le vivant, les conditions climatiques et la mécanisation limitée de certaines productions continuent de freiner les gains de productivité. Chaque filière est aussi confrontée à des contraintes technologiques, économiques et climatiques distinctes.
Le rapport a utilisé la productivité mesure de l’efficacité: elle indique dans quelle mesure les ressources utilisées sont transformées en produits ou en services. La productivité du travail (ou productivité ) correspond au produit intérieur brut (PIB) réel par heure travaillée déclarée.