Longueuil (Québec), 6 avril 2004 – Aux prises avec des inventaires deux fois plus élevés que l’an dernier, les producteurs de choux du Québec ne savent plus quelle stratégie adopter pour relancer leur marché, durement affecté par une hausse de la valeur du dollar canadien, une faible demande extérieure et une augmentation des superficies en 2003.
Certains producteurs ayant envisagé de jeter au champ des quantitésimportantes de crucifères, ils ont plutôt convenu d’en acheminer quelque400 000 kg à l’Association québécoise des banques alimentaires et des Moissons(AQBAM). « Nous sommes heureux que les producteurs aient pensé offrir cettenourriture aux personnes faisant appel aux banques alimentaires avantd’adopter la solution définitive du compostage », a indiqué la directricegénérale de Moisson Montréal, Mme Johanne Théroux. Moisson Montréal s’assurerade la disponibilité des denrées pour les 18 moissons du Québec, ainsi que lesdifférentes banques alimentaires.
Selon le site Internet InfoHort d’Agriculture et Agroalimentaire Canada(www.agr.gc.ca/infohort/), il y avait, au 1er mars, 106% plus de choux dansles entrepôts québécois qu’à pareille date l’an passé, soit 24 773 181 kg(54 501 000 livres) contre 12 009 545 kg (26 421 000 livres) au 1er mars 2003.
« A l’aube de la saison 2004, les producteurs sont incapables d’écoulerleurs stocks. Lorsqu’ils arrivent à trouver un acheteur, les prix obtenus sontdérisoires, soit bien en deçà des coûts de production et d’entreposage.Certains ont subi des pertes importantes et sont acculés au pied du mur »explique M. Michel Sauriol, président de la Fédération des producteursmaraîchers du Québec (FPMQ). Les producteurs obtiennent à peine 10 cents parlivre de chou, soit environ 5 $ par boîte de 50 livres (14-16 choux).
Ajoutez le chou à votre liste d’épicerie !
Le chou vert, qui se conserve très bien en entrepôt, est l’un des rareslégumes de champ du Québec à être disponible à l’année longue dans les marchésd’alimentation. En ce début de printemps, il se retrouve ainsi en compétitionavec d’autres légumes importés des Etats-Unis, notamment le chou-fleur et lebrocoli.
Le 29 mars, une cinquantaine de producteurs se sont réunis à Saint-Roch-de-l’Achigan, dans Lanaudière, pour tenter de trouver des alternatives quileur permettraient d’écouler les stocks sans jeter de légumes. Parmi lessolutions envisagées, on souhaite obtenir la collaboration des marchésalimentaires et fruiteries, et mettre de l’avant des spéciaux « que l’on nepeut pas refuser ». L’objectif premier est de sensibiliser la population enl’incitant à ajouter le chou à sa liste d’épicerie.
Saviez-vous que…
Au Québec, le chou se cultive principalement dans les régions deLanaudière, Montérégie, Laurentides et Capitale-Nationale. En tout, il secultivait 2 521 hectares de ce crucifère dans la province en 2003. La valeur àla ferme se chiffre à plus de 14 millions de dollars canadiens. Le chou estl’un des légumes verts les plus riches en vitamine C (une portion de100 grammes en contient plus qu’une orange !). De plus, il est rempli devitamines A, B, K, PP et U. Il est riche en fibres, puis en sels minéraux etautres oligo-éléments: soufre, calcium, potassium, zinc, fer, magnésium,cuivre, silicium, manganèse, phosphore, chlore, iode, thiamine, riboflavine,carotène. Outre ses propriétés d’anti-oxydant, il est énergisant,revitalisant, minéralisant et diurétique.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Fédération des producteurs maraîchers du Québec (FPMQ)
http://www.legumesduquebec.com
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