Une grande participation à la Journée à foin

La Journée à foin du Conseil québécois des plantes fourragères avait lieu à Coaticook

Publié: 22 septembre 2023

La Journée à foin avait lieu cette année au Centre d’initiatives en agriculture de la région de Coaticook, dont la mission est de dynamiser le milieu agricole par le développement régional et la formation.

Le 19 septembre avait lieu la Journée à foin annuelle du Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF) au Centre d’initiatives en agriculture de la région de Coaticook. Cette journée a réuni un peu plus de 200 personnes, dont de nombreux producteurs agricoles de la région. Les participants ont pu assister à des présentations et des ateliers de même que réseauter et visiter des kiosques.

Bien que la démonstration au champ n’ait pas eu lieu à cause de la pluie, les personnes présentes ont pu entendre des présentations, participer à des ateliers et visiter des kiosques.

Des fabricants de machinerie avaient aussi apporté des équipements pour montrer aux participants.

Marie-Noelle Thivierge, chercheuse à Agriculture et Agroalimentaire Canada, a fait une présentation sur les systèmes fourragers résilients et adaptés aux changements climatiques. « D’ici 2050, on s’attend à une augmentation de la température de 2 à 4 degrés, selon les régions. La saison de croissance sera plus longue de 10 à 35 jours de plus. Il y a donc des opportunités au niveau agricole », a-t-elle indiqué.

L’agronome a toutefois ajouté que les périodes de canicules et de sécheresses seraient plus fréquentes. « La quantité de pluie ne changera pas, mais les épisodes de pluie seront plus courts et plus intenses », a-t-elle mentionné. C’est pourquoi différentes stratégies ont été ciblées pour améliorer la résilience des systèmes fourragers. Cliquez ici pour connaître ces stratégies.

Marie-Pier Landry, agronome au Centre d’initiatives en agriculture de la région de Coaticook (CIARC), a fait une présentation sur la qualité des semis. Elle a aussi parlé de l’histoire du CIARC, un OBNL fondé il y a 30 ans pour stimuler le secteur agricole en Estrie. Plusieurs projets ont vu le jour depuis, notamment l’Institut bioalimentaire de l’Estrie qui concentre ses actions autour de deux enjeux majeurs : les changements climatiques et la pénurie de la main-d’œuvre.

Julie Duquette, agronome à la Fédération de l’UPA-Estrie, a animé un forum sur le commerce du foin. Les producteurs Alain Beaulieu, Robert Bouffard, Francis Martineau, Valérie Poulin et Pierre Ruel ont pris part au débat.

À la question « comment se démarquer dans le commerce du foin? » les producteurs ont été unanimes pour dire que la qualité du produit était essentielle. « La qualité du foin fait toute la différence », a indiqué Valérie Poulin. « Faire du beau foin avec une excellente odeur et sans mauvaises herbes, c’est important, a dit Pierre Ruel. Chez nous, on fait beaucoup de sursemis, ça laisse moins de place pour les mauvaises herbes. » Francis Martineau a insisté sur l’importance de l’uniformité du produit également. « À la ferme, on travaille avec six-sept espèces à la fois pour s’assurer d’une constance dans le volume aussi. On veut livrer à l’année un produit régulier. »

Robert Bouffard et Alain Beaulieu s’entendaient pour dire que les bons équipements à la ferme peuvent faire la différence également. Alain Beaulieu a plusieurs types de séchoirs différents, dont un séchoir solaire et au propane. « J’essaie d’avoir plusieurs plans B. »

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« Avoir une « bailleuse » de plus pour sortir le foin plus vite peut aider à avoir une meilleure qualité », a dit Robert Bouffard. Alain Beaulieu croit qu’être bien équipé pour l’entreposage est important également. « Il faut mettre autant de temps au suivi dans la grange que dans le champ », croit-il en ajoutant qu’il faut mettre toutes les chances de son côté en attendant les bonnes conditions météo pour un foin sec. « Attendre une journée après une pluie, ça change la donne complètement », a ajouté Robert Bouffard.

Pour nourrir ses 2000 têtes de bovins, Robert Bouffard produit du foin à la ferme, mais il en achète aussi. En tant qu’acheteur, il avait ce mot à dire. « Passer des petites vites aux clients, ça ne marche pas. C’est mieux de dire qu’on n’a pas de foin que d’en passer de mauvaise qualité. Tu peux dire, mon foin est limite, viens-le voir avant d’envoyer une vanne. »

Le Bulletin des agriculteurs en profite pour remercier les Experts-Fourragers pour leur participation à la chronique hebdomadaire qui a été publiée sur notre site web toute la saison en collaboration avec le CQPF. Les chroniques avaient pour objectif de diffuser des conseils utiles afin de maximiser les rendements et la qualité des récoltes.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Claude Poulin

Marie-Claude Poulin

Journaliste et rédactrice en chef

Marie-Claude Poulin est journaliste et rédactrice en chef du Bulletin des agriculteurs.