Où poursuivre ses études postsecondaires en agriculture ?

Publié: 7 janvier 2011

Il sera bientôt temps de penser études postsecondaires et avec 12 cégeps et  universités qui offrent une solide formation en agriculture au Québec, il peut s’avérer difficile d’arrêter son choix. Voici un résumé des activités, nouveautés et particularités qui animent chacune de ces institutions, afin de vous permettre de faire le meilleur choix en fonction de vos besoins.
Publié dans Le Bulletin des agriculteurs de janvier 2011

par Élaine Grignon, agronome, M.SC.

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Collège d’Alma

Le Collège d’Alma, le seul établissement de niveau supérieur offrant une formation collégiale agricole au Saguenay–Lac-Saint-Jean, propose aux élèves inscrits au programme de Gestion et exploitation d’entreprise agricole (GEEA) deux volets de production. Le volet des productions végétales propose notamment des cours spécifiques associés aux productions de pommes de terre, de bleuets ou de grandes cultures, selon le choix de l’élève. Le volet productions animales s’intéresse principalement à la  production laitière, mais les élèves peuvent se spécialiser dans d’autres productions. Le choix, par exemple, peut se faire pour la production ovine, avicole ou de bovin de boucherie.

Avec l’arrivée imminente du nouveau programme de GEEA, Richard Beaulieu, responsable de la formation au secteur régulier, affirme que la grille des cours s’orientera encore plus vers la gestion. Il explique cependant que le Collège prône déjà une telle orientation. « On ne fait pas seulement enseigner la théorie quant aux méthodes de  production. Derrière chaque action que l’élève choisit et chaque décision qu’il prend, il doit en évaluer la rentabilité. » Associé à Agrinova, un centre collégial de transfert de technologie dans le domaine agricole dont l’un des créneaux est l’énergie, le Collège d’Alma s’oriente vers les énergies et les nouvelles technologies. « Le concept de  l’énergie à la ferme est présent dans plusieurs cours. Nous offrirons également, en 2011, de nouveaux cours sur les énergies et sur les nouvelles technologies applicables en agriculture », affirme le responsable.

Côté formation continue, le Collège d’Alma propose à une clientèle adulte plusieurs attestations d’études collégiales, dont une spécialisée en apiculture. Par ailleurs, Marie  Briand, responsable du dossier de la formation agricole à la formation continue, annonce qu’il sera possible de suivre certains cours à distance dès janvier 2011.

Collège Lionel-Groulx
Le Collège Lionel-Groulx, qui est la seule institution québécoise à offrir le programme DEP-DEC en horticulture, propose à ses étudiants d’approfondir leurs connaissances sur de nouvelles cultures. En effet, divers projets portant sur les engrais verts et le millet perlé sucré ont été mis sur pied à la ferme-école de Mirabel. On enseigne les techniques de production de ces cultures et les utilisations qu’on peut en faire, selon Louis Hudon, professeur et coordonnateur du département d’horticulture et d’agriculture.

Les étudiants du DEP travaillent en étroite collaboration avec ceux du DEC. Au cours de leur formation, les élèves sont invités à réaliser un projet d’affaires à petite échelle. « Ils doivent non seulement réaliser les activités de production, mais aussi trouver une finalité à leur produit, soit par la transformation ou la vente directe. Cette  expérience est très appréciée », ajoute le professeur.

Les voyages à l’étranger sont toujours d’actualité au Collège Lionel-Groulx. Dans le cadre du programme de Technologie de la production horticole et de l’environnement
(TPHE), un voyage à Cuba ayant comme objectif d’approfondir les connaissances sur les plantes médicinales est envisagé. Un projet de voyage combiné TPHE et GEEA à destination de la Suisse et de la Colombie-Britannique est présentement à l’étude. Les visites seraient ciblées en fonction des champs d’expertise des étudiants.

Cégep régional de Lanaudière à Joliette
« Au Cégep régional de Lanaudière à Joliette, dans le programme Gestion et exploitation d’entreprise agricole, nous valorisons les principes de l’agriculture

durable », explique Marie-Claude Monat, enseignante dans le département.

Les étudiantes et étudiants de Joliette bénéficient des infrastructures nécessaires à l’application des techniques agricoles. La ferme-école à Saint-Thomas de Joliette est utilisée pour plusieurs des laboratoires, ainsi que les serres et l’atelier qui sont situés sur le site du Cégep. « Nous favorisons la mise en pratique des apprentissages dans un contexte réel autant en gestion, en production ou en génie. L’élève peut ensuite faire des choix personnels dans l’application de ses apprentissages. » Les élèves désirant faire le DEP en production laitière ou en production bovine peuvent le faire grâce à une entente entre la Commission scolaire des Samares et le Cégep régional. La reconnaissance d’acquis de compétences est aussi offerte en région.

Cégep Lévis Lauzon
Au lendemain des activités soulignant le 25e anniversaire du département de techniques de gestion et exploitation d’entreprise agricole (GEEA), le Cégep de Lévis-Lauzon s’est lancé dans une phase de rénovation majeure de sa ferme-école, afin de rendre ses locaux encore plus fonctionnels pour ses étudiants. Selon le coordonnateur Mario Tardif, le Cégep croit fermement en la contribution de sa ferme-école et des projets étudiants dans la formation des futurs gestionnaires d’entreprise agricole. « La  ferme-école est la pierre angulaire de la formation, qui est aussi enrichie par la formule des fermes collaboratrices et des stages en entreprise. »

Comme nouveauté en 2010, le Cégep a accueilli ses premiers étudiants français inscrits au programme GEEA. Ces étudiants proviennent d’instituts universitaires techniques et de lycées agricoles. Les étudiants provenant des instituts sont admis à une session complète dans un groupe régulier, suivi d’un stage dans le para agricole. Ces étudiants vivent donc un contact privilégié avec les étudiants réguliers. Quant aux étudiants québécois, ils peuvent bénéficier de la vision
de l’agriculture française.

Pour leur part, les étudiants des lycées agricoles sont inscrits à des stages supervisés par des enseignants à l’intérieur du programme GEEA. Ce stage d’environ dix semaines

se déroule en entreprise agricole de type production à partir de la mi-mai. Par ses activités de formation et le rayonnement de ses diplômés, le Cégep contribue au dynamisme du secteur agricole dans la région de la capitale nationale. « Le Cégep de Lévis-Lauzon est fier de ses finissants qui se démarquent en remportant des prix et distinctions à l’échelle régionale et provinciale », conclut M. Tardif.

Cégep de Matane
Le programme de Gestion et exploitation d’entreprise agricole (GEEA) du Cégep de Matane propose à ses étudiants deux spécialisations : Production animale (production laitière, bovine, ovine, porcine et de créneau) et Production végétale (production maraîchère, en serres et de grandes cultures).

Le Cégep de Matane offre aussi aux étudiants en GEEA, le DEC+ où les étudiants bénéficient de formations supplémentaires en génétique, pesticide, santé ovine, soudure et
planification laitière. La Passerelle DEP-DEC permet aux détenteurs d’un DEP en Production de bovins de boucherie, Production laitière ou Production porcine d’avoir sept
cours reconnus en totalité par le Cégep, alors que dans huit autres, ils ont à faire que la partie pratique, puisque la partie théorique est reconnue. Avec le Cheminement DEC-BAC, les diplômés en GEEA qui désirent poursuivre leurs études à l’université en agronomie, en agroéconomie ou en génie agro-environnemental sauvent une année d’étude universitaire grâce à une entente établie avec l’Université Laval.

Finalement, un réseau de fermes partenaires accueille les étudiants pour la réalisation des stages et travaux pratiques. Chaque étudiant est également associé à une ferme de référence au long de sa formation, ce qui lui permet de réaliser des activités pratiques en situation réelle de travail.

Cégep de Sherbrooke
Joëlle Guay, enseignante en Gestion et exploitation d’entreprise agricole, explique que des changements importants surgiront au Cégep de Sherbrooke avec l’implantation du nouveau programme en GEEA prévue en 2012 ou 2013. « Actuellement, le Cégep n’offre que les 2e et 3e années de la technique. Notre programme harmonisé avec le DEP, qui permet l’acquisition de deux diplômes en trois ans, en est possiblement à sa dernière année. » Malgré ces modifications prévues, les projets entrepreneuriaux, qui  font la renommée de l’établissement, demeurons pour les futurs étudiants.

Le projet d’entreprenariat agricole, offert aux étudiants en GEEA, permet l’intégration de compétences de gestion dans un contexte réel. Les étudiants doivent démarrer et
gérer une micro-entreprise dans une production animale ou  végétale de leur choix. Joëlle Guay cite en exemple des projets types tels que la production de cailles, de veaux de grain, d’agneaux, de poulets de grain, de paniers biologiques, de balconnières, etc.

Autre projet du département, l’incubateur en production maraîchère biologique permet à des jeunes de la région d’avoir accès à de nombreuses ressources humaines et matérielles qui les aideront à démarrer des entreprises dans ce secteur d’activité. « Pour participer au projet, les candidats doivent avoir une formation en agriculture ou être en voie de l’obtenir. Les formations admissibles au projet sont le DEP en production horticole et la formation collégiale en agriculture », conclut l’enseignante.

Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu
« Le travail ne manque pas pour les diplômés », affirme Pierre Gervais, coordonnateur du programme de techniques de gestion agricole (GEEA) au Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu « Notre formation est rigoureuse et reconnue, chaque année plusieurs entreprises sollicitent nos finissants. Il y a beaucoup plus de demandes que d’offres
», ajoute-t-il. Le Cégep permet aussi aux étudiants inscrits au programme GEEA de découvrir des entreprises agricoles d’outre-mer. À l’hiver 2010, sur invitation d’une école française, un groupe d’étudiants s’est rendu en France afin de visiter plusieurs entreprises agricoles.

Des projets à l’international animent aussi le corps professoral. Un enseignant du département participe à une mission de coopération internationale dans le but d’élaborer un programme d’entretien des équipements agricoles qui collera à la réalité du Sénégal. Au printemps 2011, un groupe d’étudiants accompagné d’un enseignant du Cégep se rendront au Congo dans le cadre d’un stage d’étude. Tous ces efforts seront mis à profit pour les étudiants.

Cégep de Victoriaville
Situé au coeur des Bois-Franc, le Cégep de Victoriaville offre depuis plus de 30 ans une formation agricole de niveau collégial. En plus du profil Production laitière, le Cégep de Victoriaville est la seule institution québécoise à offrir une technique de trois ans en Production légumière et fruitière biologique. Dès la saison estivale 2011,
une nouvelle ferme-école en maraîchage bio entrera en activité au Parc du Boisé des Frères. Ce site compte un verger et un vignoble auxquels s’ajouteront deux jardins.

Quant aux étudiants en production laitière, ils peuvent profiter de l’expertise d’un réseau regroupant une trentaine d’entreprises avec lesquelles ils peuvent échanger sur différentes techniques. Cette grande diversité d’entreprises laitières ainsi que les expériences acquises sur la ferme-école permettent aux étudiants d’apprendre par le biais d’activités concrètes.

L’Institut de technologie agroalimentaire
Depuis près de 50 ans, l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) constitue le plus important réseau d’enseignement technique en agroalimentaire au Québec, grâce à ses deux campus de La Pocatière et de Saint-Hyacinthe. Proposant des formations dans sept programmes spécialisés menant à l’obtention d’un diplôme d’études collégiales, l’ITA accueille près de 1000 étudiantes et étudiants chaque année, soit presque 70 % des inscrits dans les programmes de formation initiale propres au secteur agroalimentaire.

À cela s’ajoutent des activités de formation continue qui totalisent près de 6000 heures d’enseignement par année et auxquelles participent plus de 3000 personnes. En collaboration avec des partenaires de l’enseignement collégial, soit les Cégeps de La Pocatière et de Saint-Hyacinthe, l’Institut offre des programmes de formation conduisant à cinq attestations d’études collégiales. De plus, l’ITA assure certaines formations menant à l’obtention d’un diplôme d’études professionnelles à la faveur des formules de partenariat qu’il a établi avec le milieu de l’enseignement secondaire (Commission scolaire des Phares).

L’Institut est doté d’une infrastructure imposante : fermes-écoles, usines de transformation laitière et alimentaire, jardins pédagogiques, centres de compostage, complexes serricoles, etc.. Ceux-ci permettent aux élèves de bénéficier d’une formation pratique dans des conditions semblables à celles du marché du travail. En outre, l’expertise reconnue de l’ITA soutient à plus d’un titre la réussite des élèves. Les compétences que ceux-ci acquièrent et développent au fil de leur formation répondent aux besoins des entreprises en matière de main-d’oeuvre. Voilà ce qui explique le taux de placement de près de 100 % des diplômés !

Université de Guelph, Campus d’Alfred
Selon Hélène Blais, coordonnatrice du programme de technologie agricole, le programme offert au Campus d’Alfred se distingue notamment par sa durée, soit deux années de formation et aussi par son volet agriculture biologique, qui est traité dans chacun des cours.

« En 2011, le programme se déroula sous le thème de la continuité », explique la coordonnatrice. Ainsi, se poursuivront les activités générales d’enseignement, ainsi que le partenariat avec la Belgique, qui date de plus de 25 ans et qui permet aux étudiants de faire une 2e ou une 3e année d’étude dans ce pays en acquittant les frais de scolarité  au Canada. Le Campus d’Alfred accorde aussi une grande importance à la valorisation des partenariats, soit avec l’industrie, par de nombreuses visites d’entreprises agricoles et para agricoles, soit avec des conférenciers. Il encourage aussi la participation des étudiants à certains colloques en Ontario et au Québec.

Hélène Blais affirme que les étudiants ont la possibilité de faire des stages d’initiation outre-mer en République démocratique du Congo, au Sénégal, au Maroc et au
Mozambique. De plus, l’institution scolaire travaille au développement de nouveaux partenariats avec la France qui permettront l’échange de stagiaires en Bretagne et en

Poitou-Charentes.En terminant, le Campus d’Alfred, qui a été le premier collège postsecondaire de langue française en Ontario, fêtera son 30e anniversaire en septembre 2011.

Université McGill,Campus Macdonald
Le Campus Macdonald de l’Université McGill se trouve à l’ouest de l’île dans la pittoresque ville de Sainte-Anne-de-Bellevue et occupe plus de 1600 acres. Les programmes d’études attirent des étudiants de partout et on y compte près de 1300 étudiants au 1er cycle et 450 étudiants au 2e et 3e cycle.

Les programmes d’études incluent : diététique et nutrition humaine, génie de bioressource, science de l’alimentation et agriculture, puis sciences environnementales. Le
succès du Campus Macdonald est dû en partie à sa ferme située directement sur le campus, accessible pour les enseignements et pour la recherche.

Les programmes se basent sur l’apprentissage pratique et de nombreux cours comprennent un volet travail de terrain. Les stages peuvent se faire sur une ferme, ici ou à l’étranger. Les étudiants qui s’inscrivent au programme de BAC Sc. (Science de l’agriculture et de l’environnement) obtiendront une base solide en sciences fondamentales et appliquées et pourront choisir des secteurs spécialisés d’études qui les prépareront à une grande diversité de carrières. Les étudiants diplômés pourront devenir membres de l’Ordre des agronomes du Québec ou encore des agronomes professionnels. « Ici, sur le Campus Macdonald, nous faisons tout pour vous assurer une douce transition à la vie universitaire et pour vous aider à atteindre vos objectifs scolaires », conclut Silvana Pellecchia, directrice des affaires étudiantes au Campus Macdonald.

Université Laval : Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation
La Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval offre sept programmes de baccalauréat, dont six sont uniques en français en Amérique
du Nord, 16 programmes de 2e et de 3e cycle et 13 programmes de formation continue.

Les programmes de formation touchent à l’ensemble des éléments de la chaîne agroalimentaire : de la production jusqu’à la consommation, en passant par toutes les étapes
de la préparation industrielle et de la mise en marché.

Le Québec compte plus de 400 000 emplois dans le secteur agroalimentaire, ce qui représente un marché de plusieurs milliards de dollars. On y retrouve quelque 200 carrières potentielles, aussi passionnantes les unes que les autres. Consciente de cette réalité et de la demande croissante dans ces différents secteurs d’emploi, la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation offre des programmes dans les huit grands champs d’études des domaines de l’agroalimentaire et de la consommation soit : l’économie et la gestion agroalimentaires; les machines, équipements et procédés agroalimentaires; les sols, l’environnement et l’écoagriculture; les besoins nutritionnels et le développement d’habitudes alimentaires favorisant la santé de l’être humain; les plantes; les animaux; les aliments; la consommation, le comportement du consommateur, les habitudes d’achat et le service à la clientèle.

Encadré : Lexique des sigles
DEC : Diplôme d’études collégiales
DEP : Diplôme d’études professionnelles
BAC : Baccalauréat
Passerelle DEC-BAC : Reconnaissance de certains
cours du DEC technique lors de l’adhésion à la formation universitaire
Passerelle DEP-DEC : Reconnaissance de certains cours du DEP lors de l’adhésion à la  technique collégiale
GEEA : Gestion et exploitation d’entreprise agricole
TPHE : Technologie de la production horticole et de l’environnement

À PROPOS DE L'AUTEUR

Luc Gagnon

Luc Gagnon