La biodiversité s’intègre graduellement autour du mont Bellevue. Les arbustes prennent discrètement un peu plus d’ampleur. C’est long le processus de départ avant de commencer à avoir des résultats visuels. Il arrive parfois qu’on se demande si on va réussir à leur laisser assez de place pour qu’ils puissent s’établir de façon définitive. Les trois bassins sédimentaires semblent bien solides et fonctionnels. Les aménagements ont réussi à stopper le problème chronique de régression de fond. Fini la perte de sol vers le cours d’eau.
Les données de suivi des chercheurs nous donnent des résultats préliminaires intéressants. Bonnes performances de captage des sédiments. On aura plus de détails quant aux performances de rétention pour les éléments minéraux et certains pesticides. C’est déjà un bon point de départ. Côté biodiversité faunique, c’est assez facile d’apercevoir les visiteurs un peu plus réguliers, comme les ratons laveurs et nos fameux rats musqués qui ont quand même réussi à creuser un peu partout et déstabiliser notre nichoir à canard branchu. Notre caméra de chasse, qui prend des photos dès qu’il y a du mouvement, nous a fait valider le passage occasionnel de loutres, renards, pygargues, hérons et chevreuils.
Tout ça me fait réaliser que souvent on a de la difficulté à voir et à constater les résultats de nos bonnes actions. Le fait d’avoir des outils de mesure de la présence, soit des insectes, des oiseaux ou de la faune environnante autour de nos aménagements, valide que notre travail porte fruit. D’où l’excellente idée que certains proposent : avoir un bulletin d’évaluation de biodiversité sur nos fermes pour ceux qui le désirent. Il existe déjà un tout nouveau programme sur la biodiversité aux champs sur lequel je veux mesurer le portrait de notre ferme. C’est à suivre.
Tout ça pour vous partager comment on a réussi à réaménager un secteur à problèmes et à le transformer en un secteur à solutions. En général, on a tous un coin mal aimé, soit une pointe qui se travaille mal, une zone moins productive, plus capricieuse qu’on peut aménager pour répondre à d’autres fonctions importantes sur chacune de nos fermes dont on pourrait être fier. Profession agriculteur.
