J’avais beau avoir confiance en mes observations par rapport à la survie de notre blé d’hiver, mais avouons que c’est pas mal plus concret quand on peut enfin le voir. Le haut des feuilles est brun, mais le cœur des plants est bien vert. Les racines sont blanches et solides. Il est même en train de redresser ses feuilles aux endroits les plus avancés. J’ai le sentiment, qu’en général, on a un très bon pourcentage de réussite sur notre territoire cette année. Tant mieux! Deux bonnes années collées! Pourquoi pas! Ça confirme nos statistiques pour les plus expérimentés et ça encourage ceux qui décident d’apprivoiser les cultures d’hiver.
Depuis une quinzaine de jours, je vois de belles réussites de reprises chez plusieurs agriculteurs dans les autres régions. La neige est disparue plus rapidement et leur blé est déjà très bien démarré. Dans ce temps-là, l’attente de confirmer le nôtre devient un peu plus stressante. Le terrain est encore mou en journée et il ne semble pas y avoir de gel nocturne à l’horizon. Ça va sûrement retarder le semis de notre couvert végétal de trèfle. La semence est en entrepôt et dès que le sol va porter le VTT, on pourra semer. Ensuite, les étapes vont se précipiter les unes à la suite des autres. Une plante qui a la force d’attendre patiemment 210 jours devient explosive quand elle peut enfin démarrer sa saison.
Je sors la pelle pour sortir une motte de terre. Juste à l’œil, on réalise immédiatement que la plante n’a pas chômé pendant ses 210 jours d’occupation par ses racines. La botte est très bien structurée et le fond du trou nous illustre de beaux agrégats déjà bien aérés. Reste à évaluer les populations un peu plus tard et le voir prendre de la vigueur. On a donc déjà 30% de nos semis 2022 de fait! Et la récolte qui s’annonce déjà d’ici 90 jours. Profession agriculteur.
À lire aussi
Nos champs changent
Il suffit de partir cinq jours de la ferme en pleine canicule pour réaliser à notre retour que les champs ont énormément progressé.
