Les dernières hausses de coût du panier d’épicerie nous font réagir. Comme si le monde agricole ressortait d’un épais brouillard. La guerre en Ukraine, qui semble vouloir se prolonger, nous fait réaliser que l’équilibre alimentaire mondiale est fragile.
En général, on savait que l’Ukraine avait un fort potentiel agricole, mais la guerre l’a fait réaliser à la population tout entière par l’effet ricochet qui influence directement le panier d’épicerie mondial. Maintenant, de plus en plus de personnes mettent le drapeau de l’Ukraine sur leur profil de médias sociaux, alors qu’il y a six mois, l’Ukraine servait de grenier alimentaire mondial dans l’ombre et l’indifférence totale. Malheureux que ça prenne une guerre cruelle, qui brise des vies et des familles, pour réaliser l’importance qu’avait jadis et encore aujourd’hui ce pays sur nos privilèges de gens qui souvent ont tendance à se plaindre le ventre plein.
Pour ajouter l’insulte à l’injure, on se plaint de la hausse du panier d’épicerie et on se permet d’en jeter près de 40% dans les poubelles. En même temps, ça peut nous permettre de réaliser que produire des aliments de qualité sur nos terres, dans notre province, dans notre pays, a toute son importance. Il nous faut donc voir plus loin dans le brouillard et s’assurer de garder notre potentiel de production à de haut niveau de performance.
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Il suffit de partir cinq jours de la ferme en pleine canicule pour réaliser à notre retour que les champs ont énormément progressé.
J’ai en tête une rencontre de développement de filière pour la production d’un blé panifiable de qualité alimentaire. Produit ici par des agriculteurs du Québec pour répondre aux besoins des consommateurs québécois. Pour démarrer, ça prend 150 agriculteurs élites, spécialisés, qui veulent et aiment produire du blé pour nos consommateurs locaux avec des avantages qui rendent la production enviable et intéressante. Les résultats seraient bénéfiques à toute la filière. On pourrait enfin sortir de l’ombre et éviter de se perdre dans le brouillard de l’indifférence. Profession agriculteur