J’ai été assez silencieux à propos de la récente élection de M. Trump aux États-Unis dans les dernières semaines. Pourtant, c’est du bonbon pour les chroniqueurs, les journalistes et les analystes de marché. Il y a de quoi écrire des pages et des pages de commentaires et d’analyses sur les répercussions de son élection, incluant sur le marché des grains.
Pour ma part, ce n’est pas l’envie d’écrire à ce sujet qui a fait défaut non plus. Mais, chaque fois que j’ai pris la plume, je me suis confondu dans un dédale de conséquences possibles qui ont freiné mon élan. Le fait est que oui, on navigue dans des eaux troubles, mais que rien ne dit encore vraiment si on va prendre l’eau, si on va accrocher le fond ou même chavirer…
Avec M. Trump à la barre, la seule chose qu’on sait en fait, c’est que nous avons devant nous de nombreux inconnus qui vont rendre beaucoup plus difficile d’anticiper la direction des prix des grains. Nous pourrions très bien les voir plonger sous l’annonce d’une nouvelle guerre commerciale sino-américaine, que les voir bondir de soulagement advenant que les menaces de M. Trump se soldent par des ententes commerciales plus « favorables » pour tout le monde. Qui sait?
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On m’a demandé si j’anticipais une hausse plus importante du prix du maïs au Québec cette année, étant donné que la demande à l’exportation était plus forte que la normale cette année. C’est une excellente question, mais difficile à répondre.
Bref, j’aimerais dire qu’on peut anticiper certaines choses, mais ce n’est pas le cas.
Par contre, je trouve fort intéressante la réaction des prix des grains depuis l’élection de M. Trump. Dans les faits, malgré des annonces assez préoccupantes, notamment avec la récente menace d’un tarif à l’importation de 25% sur TOUS les produits en provenance du Canada et du Mexique, et d’un ajout de tarif de 10% sur les importations chinoises, c’est le calme plat dans les marchés…
Au net à la Bourse de Chicago (CME), si on compare entre le début du mois de novembre (avant les élections) et la fin du mois, le prix du maïs a même progressé de 4%, alors que ceux du soya (-0,4%) et du blé (-3,5%) ont reculé, mais rien de particulièrement frappant.
Ainsi, malgré l’élection et une série d’annonces de M. Trump qui n’ont pas manqué de faire fortement réagir les médias, concrètement dans le cas du marché des grains, nada, niet, pas même une brise pour faire sourciller.
Pour nous, localement, la seule chose vraiment digne de mention pour l’instant est le comportement de notre dollar canadien qui a plongé dans la dernière semaine à son plus bas depuis 2020, et qui reste sous pression. Ceci s’insère dans la continuité de notre dollar qui reste faible depuis un bon moment, ce qui supporte d’ailleurs avantageusement les prix des grains au Québec. Sans cette faiblesse, honnêtement, il y a de quoi se poser la question à savoir si les prix des grains n’auraient pas été plus bas au Québec cet automne. Fiou! On l’a échappé belle…
Avec l’élection de M.Trump, il est assez évident qu’on peut anticiper qu’il va y avoir de la houle dans le marché des grains dans les prochains mois. Sauf que le fait est qu’il est à mon avis prématuré d’anticiper les pires scénarios. Il faut certainement se montrer très prudent. Si on retient une chose du 1er mandat de M. Trump, c’est qu’il n’hésite pas à mettre à exécution ses menaces pour négocier à son avantage. Mais il s’agit maintenant de son 2e mandat. Le personnage n’est plus méconnu. Peut-être bien que cette fois-ci, on se surprendra de constater que les marchés anticipent beaucoup mieux son comportement, et qu’ils soient ainsi plus résilients. Ça reste à voir. Mais un mois passé après les élections, force est d’admettre que ça semble jusqu’ici le cas pour les prix des grains.
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