Maïs-grain : tester sa confiance avec l’azote

Cette année, on se fait confiance dans le maïs-grain: haut rendement, économie d’azote et réduction des GES

Publié: 21 juin 2022

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Blogue Paul Caplette

Pas évident de modifier notre façon de faire. Encore plus difficile quand on brise une ancienne routine validée pour la remplacer par une autre qui demande certains ajustements. Se donner des objectifs, planifier et ensuite faire des essais à petites échelles, s’ajuster et mesurer les résultats.

Graduellement, on prend de plus en plus confiance pour arriver à une étape où on peut enfin y aller avec le moins de risques possibles. Encore faut-il définir quelle part de risque je peux ou je suis prêt à prendre. Pensez-y, à chaque étape de production, on prend toujours certains risques. La différence, c’est que quand on fait une opération standard à l’image de ce qui se passe autour, on ressent moins ce risque. Comme si en gang, on se sentait un peu plus brave et qu’au fond, si ça ne va pas bien, au moins on sera tous dans le même bateau.

Présentement, une grande majorité d’agriculteurs appliquent leur azote en post-levée dans leur maïs. Chez nous, on travaille dans le but de récupérer l’azote de notre couvert de trèfle 2021. Ça nous oblige à patienter un peu plus. Pourquoi? Afin d’avoir une idée la plus précise possible de ce que le sol a dans le ventre. Les températures sont encore froides et l’activité microbienne n’est pas encore bien démarrée.

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Depuis 10 ans, on s’est habitué graduellement à attendre jusqu’au stade v6, voire v8 pour enfin avoir une bonne idée des teneurs en N du sol. Notre mais a assez d’azote pour se rendre à la hauteur des hanches, alors aussi bien attendre, et en autant que le tracteur puisse circuler entre les rangs, ça ne cause pas de problème.

On fait donc nos premiers tests de N dans le sol cette semaine et on pourra retester la semaine prochaine, question de mesurer l’évolution des quantités de N dans le sol. Le prix élevé des grains nous amène un autre facteur qui peut influencer notre prise de décision quant à la quantité qu’on décidera d’appliquer. Avec nos statistiques des dernières années, on a quand même une quantité de N total gagnant six années sur sept.

Cette année, on a décidé que c’était fini le temps de tester l’eau sur le bout des orteils. On saute carrément dans la piscine! On se fait confiance! Une bonne économie d’azote, de hauts rendements et des réductions d’émission de GES. Du maïs-grain vert! Profession agriculteur.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.