Lundi dernier, on avait de la difficulté à se rendre aux champs en pick-up. Je voyais tout juste quelques ronds de blé au travers d’un bon couvert de neige. Et voilà que la chaleur se pointe le nez. On ne prévoit même plus de nuit en bas de 0 Celcius. Ouin! On a de la difficulté à circuler en bottes, alors simplement imaginer espérer une fenêtre pour semer le trèfle dans notre blé sur du sol sans gel… Peut-être dimanche, si les prévisions sont justes. Ça nous permettrait de semer tout juste avant la pluie.
La semaine avance et on s’aperçoit que notre température du sol à 10 cm augmente de façon régulière. La neige s’évapore comme du beurre dans la poêle et le sol se raffermit rapidement. Bellevue, oublie ça! On fait du « floush floush » en bottes. Mais dans le rang Picoudie, wow! Le blé se redresse et le sol porte très bien. Je capote. Je n’ai jamais semé du trèfle en VTT en petit chandail au beau soleil. Je me dis que si je termine avant samedi, je pourrais profiter du beau week-end pour sortir le vélo et savourer une bonne crème glacée molle au beau soleil pendant que le sol se prépare.
Vendredi matin, j’épands l’engrais, prends le temps de sortir ma petite pelle. Hey! D’après moi, on est bon pour faire notre semis de blé de printemps avant la pluie. On marche le champ de long en large. S’il fait aussi chaud, ça pourrait être bon dimanche. Changement de programme. Rien n’est garanti, mais on tente notre chance. Faut se grouiller! Commander l’engrais pour demain. On repousse la réparation du VTT et le semis du trèfle et on concentre nos énergies à tout sortir l’équipement et charger la semence. En même temps, j’ai peur de vouloir courir deux lièvres en même temps
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Nos champs changent
Il suffit de partir cinq jours de la ferme en pleine canicule pour réaliser à notre retour que les champs ont énormément progressé.
Dimanche matin, le sol nous confirme notre choix. On calibre le semoir pour notre semence sélect : 65 kg de semences « breeder » qui coûte 1500$, tu t’organises pour que ce soit bien calibré. Imaginez gratter le fond du semoir pour tout utiliser. Ensuite, on passe au statut suivant en se relevant sur l’heure du dîner pour ne pas que le semoir arrête. On arrive à réparer le VTT au courant de la même journée, mais je termine trop tard pour penser reprendre le semis du trèfle. Par contre, on a réussi à terminer le blé de printemps.
Lundi matin, le temps est clair. Je reprends mon semis de trèfle sous les nuages qui sont de plus en plus présents. Je termine mon dernier champ sous une belle pluie froide qui me détrempe jusqu’au os et qui me fait penser qu’en avril, on se garde toujours du linge chaud pas trop loin ?
Le week-end de loisir est à l’eau, mais quel beau week-end agricole. Profession agriculteur.