En ce mercredi 10 novembre, rendons hommage à cette jeune agricultrice décédée accidentellement le 14 octobre dernier. Prenons le temps de respirer et d’entendre le murmure de la campagne dans son plus simple appareil. On arrête nos tracteurs, nos séchoirs et tout ce qui fait du bruit et on se recueille en pensant à ce destin tragique qui aurait pu nous arriver à nous aussi.
Simplement imaginer que ça aurait pu arriver à un de mes enfants quand il avait le même âge… ça doit être terrible. J’ai une pensée pour la famille qui doit vivre ce drame tout seul tout en continuant de s’occuper de la besogne. Ouin, parce qu’une ferme ça n’arrête pas.
Ça m’amène aussi à faire une réflexion sur les dangers de notre métier. Seulement chez nous, mon frère a eu un grave accident en se faisant littéralement passer sur le corps par un tracteur à 13 ans. Chanceux dans sa malchance. On est même déjà descendu dans une préfosse à purin les deux en même temps sans conséquences, alors que d’autres n’ont pas eu cette chance. Mon cousin est tombé de son silo d’ensilage avec de graves blessures, encore une fois chanceux dans sa malchance.
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Nos champs changent
Il suffit de partir cinq jours de la ferme en pleine canicule pour réaliser à notre retour que les champs ont énormément progressé.
Sans compter les blessures causées par des manipulations d’animaux. Je pense seulement à ma mésaventure de 2019 quand je me suis brisé cinq côtes. Si la boîte était tombée 30 cm plus loin, je l’aurais reçu en pleine figure avec des conséquences sûrement plus graves.
Recueillons-nous pour cette jeune agricultrice et sa famille et profitons-en pour réaliser combien de fois on s’en est sorti par la chance, alors que d’autres confrères et consoeurs n’ont pas eu cette fameuse chance. Sympathies à la famille et toutes celles qui ont déjà vécu de tel drame. On se souvient des nôtres qu’on a perdu. On fait partie de la même famille. Profession agriculteur.