On a commencé à installer des avaloirs au milieu des années 1990. Pourquoi? Pour s’assurer que nos raies de curage causent moins de perte de sol vers le cours d’eau. Et qui dit perte de sol, dit perte d’éléments nutritifs et tout ce que ça comporte. En fait, la qualité de l’eau n’est pas qu’une affaire de réduction d’éléments utiles à la culture, mais bien une foule d’aménagements qu’on peut gérer pour s’assurer de conserver ce qui se passe dans le champ… dans le champ!
Une bonne bande riveraine efficace, des couverts végétaux ou des résidus de culture vont aussi contribuer à maintenir en place le sol et les sédiments qui eux, une fois dans l’eau, sont la source principale de diminution de la qualité de l’eau. Les résultats sont visibles à l’œil nu quand on exécute un nettoyage de cours d’eau. On n’a qu’à observer la hauteur des buttes d’une terre à l’autre et ça dit tout.
Nous sommes maintenant rendus à 100 avaloirs en fonction. Depuis quelques années, on s’affaire à les améliorer en aménageant ce qu’on appelle une piscine. Une zone un peu plus basse d’environ 30 cm pour s’assurer que l’eau stagne, dépose ses sédiments avant d’emprunter le système de canalisation. On met des cailloux seulement autour de l’avaloir et la piscine se stabilise et se végétalise. Trop souvent de mauvaises herbes. C’est pourquoi on projette de semer du mélilot jaune tout autour. Il est très agressif, se resème de lui-même en plus de devenir une table à pique-nique pour nos pollinisateurs.

Par la suite, c’est facile de nettoyer à l’occasion la piscine de ses sédiments sans avoir à gérer des cailloux. Bien sûr, qui dit 100 avaloirs, dit entretien de ceux-ci. C’est du travail qui se rajoute à nos horaires chargés. Sans compter les problèmes d’invasion des rats musqués. On se croyait blindé avec nos grilles aux sorties et l’avaloir bien solide. Ils ont trouvé le moyen de perforer le plastique pour entrer dans la tuyauterie.

Une amélioration additionnelle : on ajoute un grillage métallique tout autour pour mieux les protéger. Ce matin -3OC. J’enfile mes grosses bottes, ma tuque, mes gros gants. Je prépare mon matériel de réparation et on se dirige pour une grosse journée de réparation pour en faire encore un peu plus pour préserver la qualité de l’eau. Profession agriculteur.
