La semaine de relâche est déjà terminée. J’ai l’impression que j’en aurais pris une deuxième. J’imagine que c’est l’âge ou bien c’est mon anxiété du printemps qui reprend de la force. Au début, c’était pour réserver du temps en famille avec les enfants. Maintenant, c’est pour se garder du temps avec nos petits- enfants. La qualité de neige est exceptionnelle cette année, aussi bien en profiter. C’est aussi un signal qui annonce le printemps pour moi. Même si le blé d’hiver est enseveli sous une couche de neige au-delà de 60 cm. La force du soleil va faire son œuvre.
Cette année, j’ai triché! J’ai coupé mes journées en récupérant un peu de travail de bureau. Je me suis retrouvé obsédé par quelques points d’incertitudes face à un essai au champ, qui, en résumé me donnait l’impression d’être carrément dans le champ! Donc j’ai triché! Mon sourire extérieur pendant les jeux dans la neige cachait mal que mon cerveau était ailleurs. Ça me gosse! J’ai revérifié nos suivis aux champs et j’ai pu demander des avis professionnels. 48 heures après j’ai pu me libérer un peu plus. Quelques chiffres à l’appui et d’autres à venir, accompagnés d’une meilleure compréhension de nos résultats. J’ai pu enfin reprendre mon rythme de relâche et me libérer l’esprit.
Ça m’a quand même fait réaliser que ma réaction était peut-être trop intense ou exagérée par rapport à la situation. Peut être qu’à force de trop vouloir bien faire, je ne me garde pas assez de place pour ventiler. Signe de détresse psychologique? Surmenage même si je me considère en pleine forme? Plus je vieillis et plus l’adrénaline du printemps me pousse à me surpasser. Je commence déjà à sentir l’excitation, la pression, les projets, les nouveaux essais et l’adrénaline d’agir en chef d’orchestre d’une nouvelle saison qui aura ses propres défis. Je sens que le petit repos que je viens de prendre à moitié seulement me propulse comme un bungee dans une toute nouvelle saison de cultures à grande vitesse. Je pousse un gros « yeahhhhhhhh! » pour bien savourer le moment. Profession agriculteur.
À lire aussi

Nos champs changent
Il suffit de partir cinq jours de la ferme en pleine canicule pour réaliser à notre retour que les champs ont énormément progressé.