La semaine dernière, on m’a contacté pour savoir si j’étais disponible pour recevoir le ministre. Hein! Vous passez quand dans le secteur? Dans trois jours, il fait une tournée dans la région et aimerait passer chez vous. Euh, on est dans le jus, mais si le ministre passe, je vais m’organiser pour le recevoir.
André Lamontagne, le ministre de l’Agriculture en personne sur notre ferme, on ne dit pas non à ça! Je n’avais aucune idée du temps disponible qu’il avait pour cette rencontre. Ses déplacements sont minutés au quart de tour. Les voilà qui arrivent. Mon député local accompagné d’un adjoint, le commissaire agricole de la région, puis M. Lamontagne et sa garde rapprochée. On fait les présentations d’usage et nos discussions sont libres.

Je présente la ferme en gros, notre cheminement, notre vision, nos réalisations, nos défis de demain et quelques inquiétudes. Je sens de la curiosité et une grande écoute. Évidemment, j’ai pu leur présenter Gertrude qui semblait timide et gênée d’être encore dévêtue dans son coin de l’infirmerie en attendant ses derniers examens cardiaques…
Le ministre est même revenu sur certains détails de différents articles de blogue que j’ai écrit dans le passé insistant sur certains points à éclaircir. « Parle-moi un peu plus de ton texte sur les gentlemens. » « Eh, ton article sur tes calculs avec ta Gertrude, c’était vraiment intéressant! »
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Il suffit de partir cinq jours de la ferme en pleine canicule pour réaliser à notre retour que les champs ont énormément progressé.
Vraiment flatteur de constater que ces gens occupés prennent le temps de lire mes textes. Je lui ai expliqué que quand j’étais plus jeune, je me sentais comme un intrus dans le monde agricole. Avec notre parcours atypique, notre vision en dehors de la boîte et nos idées jugées « flyés », on se retrouve 40 ans plus tard à avoir le privilège d’écrire chaque semaine notre parcours dans Le Bulletin des agriculteurs, de partager notre savoir- faire et d’avoir l’honneur de recevoir le ministre de l’Agriculture en personne sur notre ferme. J’ai donc perdu mon complexe de l’intrus! On a discuté un bon 60 minutes. Peut-être un peu plus! Je n’ai pas compté! C’était amical, intéressant et stimulant. Fier de notre parcours et surtout excité de tout ce qui s’en vient. Profession agriculteur.