L’odeur qui s’est répandue jusqu’au centre-ville de Montréal au dernier week-end ne mentait pas : les agriculteurs en Montérégie étaient à pied d’oeuvre dans les champs et l’épandage faisait partie des manœuvres! Le temps sec des dernières semaines a en effet favorisé un début hâtif des travaux dans les champs. Selon plusieurs commentaires recueillis auprès des producteurs, les semis de céréales à paille allaient bon train et certains ont même débuté leurs semis de maïs et de soya, malgré le temps frisquet. Le producteur Jean-François Ridel de Saint-Césaire a partagé ses progrès sur Twitter. En date du 28 avril, il avait complété à 99% son blé et à 40% son maïs-grain.
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« Le printemps est officiellement commencé. Le soleil fait du bien », a commenté Johanne Van Rossum, productrice également en Montérégie. « Pour nous, le semis des céréales de printemps sont terminées , on a commencé le maïs et demain un champ de soya. C’est froid, mais les conditions de sol sont trop bonnes pour ne pas saisir cette opportunité. Par contre, nous choisissons les champs et on garde d’autres champs pour plus tard. La bonne nouvelle, est que la fenêtre pour l’épandage des lisiers est inespérée. On peut aussi épandre de la chaux dans certains champs qui ont des besoins de correction de pH. » Johanne estime que la plupart des céréales sont terminées et que le maïs est commencé dans sa région. Elle avait elle-même complété 10 % du maïs le mardi 28 avril et prévoyait terminer entre 30 et 40 % jeudi de ses semis si tout allait bien.
Les chiffres d’Agriculture Canada affichent un déficit d’environ deux degrés Celsius par rapport à la normale pour les derniers 30 jours.

Les précipitations se sont faites rares depuis deux semaines, comme l’indique ce graphique. Une bonne partie du sud du Québec ainsi que de la couronne nord de Montréal affichaient dans le pire des cas 10 mm de pluie ou encore un déficit de 2 mm près de Montréal pour les 14 derniers jours.

L’année 2020 pourrait bien être la meilleure depuis 2016 ou même 2013. En 2016, 71% du blé avait été semé et 85% du maïs-grain au Québec en date du 16 mai. Pour 2013, la proportion du blé en terre était de 78% et de 95% pour le maïs-grain. Il semble toutefois que la situation sera loin d’être aussi difficile qu’en 2018 ou 2019. Les inondations et le temps froid ont causé d’innombrables problèmes pendant les deux dernières années. En 2019, 14 000 hectares ont été inondés, selon La Financière agricole. L’organisme indique que les avis de dommages se sont élevés à 4202 en raison de sécheresse et excès de pluie, pour un total de près de 35 M$ de dommages. Les régions touchées étaient la Montérégie et le Centre-du-Québec.
Des producteurs devront d’ailleurs terminer les récoltes de 2019 avant de passer à l’action. L’arrivée prématurée de l’hiver et les mauvaises conditions ont mené plusieurs d’entre eux à attendre au printemps avant de récolter leur maïs-grain.
L’arrivée de la pluie risque aussi de mettre sur pause les travaux dans les prochains jours.