Le département américain de l’Agriculture estime que seulement 13,1 millions d’hectares sont dédiés à la culture du blé d’hiver pour 2017, selon un rapport dévoilé la semaine dernière. La diminution est deux fois plus importante que prévu. Il s’agit aussi de plus petite surface exploitée pour cette culture depuis 108 ans. Il s’agit d’un portrait contrastant fortement avec la tendance au Québec où cette culture a atteint un sommet en 2016.
La faible rentabilité de la culture en raison des coûts de production versus le prix obtenu pour les récoltes expliquerait le repli du blé d’hiver. Les prix à Chicago flirtent depuis plusieurs mois avec un niveau plancher le plus bas des dix dernières années en se transigeant aux alentours de 4 $US.
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Les observateurs ne s’attendent pas cependant à ce que cette diminution de production en sol américain ait un impact sur les prix en bourse. Les inventaires mondiaux demeurent en effet près de leurs sommets historiques. Aux États-Unis seulement, les réserves s’élèveraient à 32,3 millions de tonnes à la fin de la saison 2016-2017, soit le niveau le plus important depuis 29 ans. En raison des quantités stockées, la saison de blé américaine pour 2017-2018 risque de donner des réserves près de ces sommets .
Il faut aussi compter sur les autres pays producteurs de blé qui sont nombreux. Le Canada compte parmi ceux-ci, en plus de la Russie, l’Ukraine et l’Australie, ainsi que de nombreux pays en Europe. L’Ukraine a d’ailleurs indiqué avoir connu une récolte record l’an dernier à 26 millions de tonnes.
Les analystes estiment donc qu’il faudra de nombreuses autres nouvelles comme celle de la réduction des surfaces cultivées aux États-Unis pour avoir un impact sur les prix sur les marchés et espérer revoir le blé flirter avec les 7 $US. D’ailleurs, les intentions d’ensemencement de blé de printemps pourraient venir brouiller les cartes lors du retour de la belle saison. Il faudra donc attendre les prévisions dévoilées par le USDA au printemps pour avoir une meilleure idée de la réelle réduction de la culture de blé aux États-Unis.
Source: Agweek