Il y a des journées où tout semble compliqué. Je débute ma journée avec une réparation d’un roulement qui venait de rendre l’âme. Je me dis que j’aurai environ deux heures de retard sur ma journée qui s’annonce déjà assez chargée. Considérant que le vert devenait de plus en plus dominant dans notre champ de blé de printemps, qui normalement devrait nous exposer une belle chevelure toute blonde, on planifiait tout andainer avant la prochaine pluie. Par expérience, les graminées s’assèchent assez rapidement et on pourrait profiter de la supposé prochaine période de beau temps.
À l’horaire : on décolle l’andaineuse et on passe le volant à un membre de l’équipe pour se concentrer sur le semis de notre clôture à neige végétale de lin. Même pas le temps de passer le volant. Bris mécanique après seulement trois tours. À deux autour de la machine, on essaie de voir comment on peut se réparer. Après quelques téléphones, on réalise qu’on n’aura pas de pièces avant quelques jours. Le temps passé à vouloir se réparer a retardé la préparation du semoir pour la clôture végétale.
Contrairement à notre habitude, le terrain est déjà travaillé et prêt à semer idéalement avant la pluie. Le semoir était sensé être prêt. Ouvre la porte de la remise et je réalise qu’il est « gommé » à force de semer sous les orages répétés. De la terre et toutes sortes de semences de couvert traînent un peu partout. Oups! On sème du lin pour un champ de blé de semence sélect de blé d’hiver. Pas question qu’on échappe des grains d’autres semences d’hiver qui pourraient contaminées notre statut sélect. On en a pour quelques heures à tout nettoyer.
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Nos champs changent
Il suffit de partir cinq jours de la ferme en pleine canicule pour réaliser à notre retour que les champs ont énormément progressé.
Pierre allume et décide de sortir le kit de semoir pour nos intercalaires dans le maïs-grain. Il est propre, donc aucune contamination. Sort ça du fond de la remise et je m’installe pour tout calibrer. Il tombe quelques gouttes de pluie… Pas vrai! On espérait faire deux opérations et on va les rater les deux! On s’active rapidement. Un coup d’œil sur les cartes satellites et le nuage devrait disparaître, en espérant qu’il ne laisse pas de trace.
Déménage l’équipement sous escorte direction Picoudie. Après quelques mètres de semis : problèmes de pression d’air. Hey!!! Pas vrai! Rien ne semble fonctionner aujourd’hui! On fait le tour. On tourne autour de la machine comme une guêpe sur mon boc de bière! On repart. Ça fonctionne. Le soleil traverse les nuages à l’occasion, comme ce que les cartes indiquaient. On roule à côté de notre bande de cultures fleuries de tournesols qui nous observe du coin de l’œil.
On réussit à tout terminer tard en soirée, et surtout, avant la pluie. On n’a pas tout réussi le planning originalement prévu, mais le fait d’avoir pu se retourner sur un 10 cennes nous a permis d’en sauver un bout. On passe à l’autre étape. Profession agriculteur.
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