*Cet article aurait aussi pu s’intituler « La mienne est plus longue que la tienne! », un clin d’œil un peu rustre mais qui est encore toléré dans le monde agricole! S’il existait encore un doute à ce moment de la lecture de cette chronique, il est question ici de longueur de fauche et de son impact sur le rendement et la performance de la prairie non seulement durant la saison estivale, mais durant la totalité de l’année.
La longueur de fauche a en effet une incidence majeure sur la vitesse de regain de votre prairie. Qu’il s’agisse de la première coupe ou des suivantes, que nous soyons en période de sécheresse ou dans une situation d’humidité convenable pour le regain, le fait de couper trop ras compromet la reprise. Des essais ont été effectués au Bas Saint-Laurent en 2021 alors que la saison en cours apporte une pluviométrie relativement abondante (surtout si on compare au 4 dernières année!).
La comparaison entre une fauche effectuée à 2,5 pouces (6 cm) et une fauche à 5,5 pouces (14 cm) du sol nous permet des constats rapides et sans équivoque!
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Trois semaines après la fauche, les 3 pouces (7,5 cm) d’écart sur la hauteur de fauche sont devenus 5 pouces (12,7 cm). Il s’agit d’un gain de 2 pouces (5 cm) seulement grâce à la hauteur de fauche. Ce gain est explicable par le plus grand pouvoir de photosynthèse des plantes fauchées plus haut. En effet, ces dernières sont visiblement plus vertes sur la photo puisqu’elles ont plus de surface foliaire permettant d’avantage à la plante de transformer l’énergie solaire en biomasse.
Pour savoir à quelle hauteur vous fauchez, il faut mesurer! Pour l’avoir observé à plusieurs endroits, beaucoup de gens pensent faucher à plus de 3 pouces (7,5 cm) mais se situent à 2 pouces (5 cm) et parfois moins! Quand on sait qu’en période de sécheresse, le couvert végétal aide à conserver l’humidité au sol, l’impact peut donc être encore plus grand lorsque la saison est sèche. L’an passé, il n’était pas rare de voir des prairies rester jaunes plus de trois semaines après la fauche. Souvent ces séquences arides peuvent affaiblir les plantes fourragères et diminuer la survie à l’hiver.
L’ajustement en général assez simple sur une majorité de faucheuses nécessite parfois l’ajout de sabots qui empêcheront l’outil de coupe de descendre trop près du sol. Ces derniers doivent avoir la forme recourbée pour éviter d’endommager les prairies les plus jeunes qui n’ont pas encore la couenne assez dure!
Alors bons foins!

* Texte réalisé en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères. Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.