Avant de construire sa nouvelle étable en 2015, Richard Vincent de la ferme Gipierre avait assisté à une conférence dans laquelle, on prévoyait la crise de main d’œuvre de 2020 à 2030. Il a donc rêvé à un troupeau de 150 vaches dont il pourrait prendre soin avec sa famille, mais sans employé.
Richard Vincent a offert une conférence sur le sujet avec l’agronome Francis Morneau, conseiller en production laitière et efficacité du travail chez Lactanet lors du Rendez-vous d’expertise des fermes de 100 vaches et plus.
La ferme Gipierre a 148 vaches dont 125 en lait avec trois robots. Les logettes sont sur litière de sable. Les vaches en préparation en vêlage sont sur bedpack et les taries et génisses sont sur logettes conventionnelles. La ferme produit 11 500 kg de lait avec un CCS de 165 000.
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Richard Vincent a eu un bel exemple de ses parents qui étaient déjà des gens très organisés. Son projet d’étable a été longuement mûri en fonction des différentes tâches qu’il avait à faire et toujours en pensant à la réduction du temps de travail. Quand il planifiait sa construction, il allait jusqu’à se lever la nuit pour prendre des notes et l’envoyer à son « gars de plans ».
Et aujourd’hui, il récolte les fruits de son travail. Alors que la production moyenne des grands troupeaux est de 529 579 litres par UTP, la ferme Gipierre produit 1 014 611 litres par UTP. Il dépasse même la moyenne du groupe de tête qui est plus autour de 650 000, comme le souligne Francis Morneau.
Lactanet a développé un outil, appelé Efficacité Express Lactanet, qui permet de calculer nombre de minutes totales par vache par jour. Il est de 4,6 minutes par vache par jour à la ferme Gipierre. La moyenne de tous les systèmes de traite est de 12,3 minutes par vache par jour.
L’étable est inspirée de ce qu’il a vu en Belgique. Parce que les terres sont rares, les Belges cherchent l’efficacité partout. Les animaux de la ferme Gipierre sont déplacés juste avec des barrières. Toutes les interventions sont faites dans l’arrière-robot où l’on retrouve un bureau avec tout ce qu’il faut lors des interventions. D’ailleurs, que ce soit pour les interventions avec les animaux ou encore pour l’entretien des équipements, tout est à proximité et bien planifié. Et puis, l’entretien est fait de façon préventive.
Dans l’élevage des animaux, il n’élève que le nombre de sujets dont il a besoin pour le remplacement du troupeau. Il ne garde pas les veaux des vaches problématiques. Toutes les tâches superflues sont enlevées. L’alimentation est automatisée le plus possible.
« C’est les petits détails qui font la différence à la fin », dit Richard Vincent. Il faut que ce soit vite et que ce soit simple. Il faut que les tâches soient agréables à faire. Et au final, il avoue avoir du temps pour lui, pour sa famille et même pour faire du bénévolat dans sa communauté.