L’année 2022 avait tout le potentiel pour offrir des rendements plus qu’intéressants dans le blé d’automne : un automne 2021 exceptionnel, une survie hivernale très bonne dans l’ensemble, de la pluie en quantité suffisante et une température clémente pour la croissance. Les choses se sont toutefois gâtées en juin alors que le mercure a décidé de faire une pause et de demeurer dans des zones fraiches et humides. Les conditions ont alors été réunies pour le développement de certaines maladies, soit la fusariose et la rouille brune.
Le constat est le même aux parcelles de recherche du CEROM, indique Michel McElroy. Le chercheur affilié au centre a pu observer de la fusariose même dans les parcelles où la maladie n’a pas été inoculée. « Elle est partout », constate-t-il. « L’année a en effet été remarquable pour les maladies du blé d’automne. Nous avons observé beaucoup de fusariose dans nos essais, même où nous n’avons pas inoculé. La raison probable en est que nous avons eu des conditions chaudes et humides pendant la période critique de la floraison, ce qui a vraiment favorisé l’infection. Il est intéressant de noter que ces conditions étaient également favorables à une autre maladie que nous voyons beaucoup cette année, la rouille brune. Cette maladie foliaire a été assez répandue dans nos parcelles cette année, et les génotypes sensibles se font connaître. »
Le risque avec la fusariose est que champignon s’attaque de manière précoce à l’épi, alors qu’il est en fleur, ce qui affecte directement le grain. Si la maladie survient au moment où le grain est en développement, c’est sa qualité qui sera compromise. Le rendement risque également d’être moindre puisque la croissance du grain sera touchée et donc sa taille. Dans les pires cas, la vomitoxine sera présente, ce qui peut mener au déclassement du blé.
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La rouille brune est quant à elle une maladie foliaire, qui si elle n’est du même niveau que la fusariose, peut causer des dégâts. C’est le cas, par exemple, si la feuille étendard qui amène toute l’énergie aux grains est affectée. Le rendement attendu est alors en cause.
La récolte devrait avoir lieu dans une à deux semaines, estime M. McElroy, soit dans les temps, selon les conditions locales et particulières à chaque ferme.
Le potentiel est tout de même très bon pour 2022. « Il y a beaucoup de place pour les grains dans l’épi », mentionne le chercheur.
D’ici la récolte, il faut souhaiter du temps sec et chaud pour permettre aux plants de terminer leur croissance en beauté et atteindre leur potentiel.