Paris (France), 7 septembre 2005 – La FNSEA a demandé des mesures d’aide face à la hausse des prix de l’énergie, en affirmant que l’heure était « aux décisions pour le gouvernement ».
Alors que Dominique de Villepin doit intervenir mardi lors du salon de l’élevage à Rennes, le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, a affirmé que le Premier ministre n’avait « pas le droit de se rater ».
Tout en refusant le terme d’« ultimatum », M. Lemétayer a, lors d’une conférence de presse, laissé planer la menace de manifestations.
La FNSEA, principal syndicat agricole, demande en premier lieu « une mesure supplémentaire pour prendre en charge le coût supplémentaire de l’énergie » due à l’envolée des prix du pétrole et du gaz.
Mardi, les Jeunes Agriculteurs avaient réclamé des « crédits d’impôts et des allègements de charges sociales ».
Cette montée au créneau des agriculteurs intervient après celle des transporteurs routiers, qui ont mené des actions de blocage de dépôts de carburants en début de semaine. Leurs représentants doivent être reçus mardi par le ministre des Transports, Dominique Perben.
Les agriculteurs bénéficient déjà d’un remboursement partiel de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) sur le gazole et d’un remboursement partiel de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel (TICGN) pour le chauffage des serres.
D’autre part, pour soutenir le revenu des agriculteurs, M. Lemétayer demande « le remboursement de la taxe sur le foncier non bâti » versée pour 2005. En 2003, cette mesure, adoptée pour venir en aide aux agriculteurs victimes de la sécheresse, avait coûté environ 700 millions d’euros à l’Etat.
Le président de la FNSEA a rappelé que le président Jacques Chirac avait déclaré en octobre 2004 que le gouvernement devait se donner « pour objectif l’élimination progressive » de la taxe sur le foncier non bâti « pour les exploitants agricoles ».
Pour parer aux conséquences de la sécheresse, certes moins importantes que celle de 2003, M. Lemétayer demande au gouvernement de « tenir ses engagements » en alimentant le fonds des calamités agricoles.
Il souhaite que les aides soient versées le plus rapidement possible aux agriculteurs après la réunion prévue jeudi à Paris de la commission chargée d’examiner les demandes des différents départements, qui vont d’ailleurs s’alourdir à la suite des inondations survenues dans l’Hérault et le Gard.
En 2003, près d’un milliard d’euros avait été versé par ce fonds, selon la FNSEA.
Si les demandes du monde agricole n’étaient pas satisfaites, « nous prendrons nos responsabilités sur les actions qu’on pourrait mener s’il n’y avait pas de volonté politique », a averti le président de la FNSEA. La décision sera prise le 29 septembre lors d’une réunion de tous les présidents départementaux à Paris.
Cette décision de manifester ou non interviendra juste avant le début de l’examen, début octobre par l’Assemblée nationale, de la loi d’orientation agricole.
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Source : AFP
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA)
http://www.fnsea.fr/