Je ne sais pas si, comme moi, vous vous sentez interpellés par des affirmations du genre : « le maïs épuise nos sols, pollue nos rivières, mène à une perte de biodiversité, etc. ». Certes, en situation de monoculture ou lorsqu’aucune mesure d’atténuation n’est mise en place, cette culture peut dégrader nos sols, puisqu’il s’écoule quelques semaines en début de saison avant qu’elle ne ferme les rangs et qu’on doive parfois la récolter dans des conditions propices au tassement du sol.
Cependant, si on l’intègre dans une rotation des cultures, elle peut également améliorer le sol en contribuant à l’augmentation de la teneur en carbone organique, car elle laisse derrière elle une quantité imposante de résidus. Le maïs a normalement un indice de récolte de 50%, c’est-à-dire que la portion en grain représente la moitié de la matière sèche aérienne, l’autre moitié étant composée de la tige, des feuilles, de la panicule et de la rafle.
Contrairement à d’autres céréales, l’indice de récolte est relativement immuable chez le maïs. Autrement dit, chaque gain génétique en production de grain s’accompagne d’un gain égal en production de résidus de culture. Par exemple, si vous avez récolté 15 t/ha dans un de vos bons champs, vous devez doublement vous en réjouir, pour avoir, d’une part, obtenu un rendement élevé en grain et, d’autre part, avoir laissé quelques 15 tonnes de résidus au champ.
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On m’a demandé si j’anticipais une hausse plus importante du prix du maïs au Québec cette année, étant donné que la demande à l’exportation était plus forte que la normale cette année. C’est une excellente question, mais difficile à répondre.
Qui plus est, je ne compte pas la matière sèche que produisent les racines. Cette partie souterraine de la plante est plus difficile à mesurer dans les champs de production, parce que les racines sont fines et souvent imperceptibles à l’œil nu. Or, des études en rhizotron indiquent que les racines représenteraient de 15 à 20% de la matière sèche de la partie aérienne, soit, entre 5 à 6 t/ha supplémentaires. Par surcroit, les racines ont souvent un meilleur taux de conversion en carbone organique que la partie aérienne. Même si la qualité des résidus de maïs n’est pas nécessairement comparable à celle de certains engrais verts, cette graminée surclasse la plupart des autres grandes cultures quant à la quantité de matière sèche qu’elle laisse au champ.