Le puceron du soya est maintenant présent dans les cultures de soya de l’Ontario depuis 20 ans. Les producteurs et les conseillers ont appris que les années se suivent, mais ne se ressemblent pas quand il est question de puceron. Il est toutefois possible d’établir certains constats, selon le spécialiste Gilles Quesnel.
Une des choses qui semble s’être confirmée avec les années est que si les pucerons avaient peu de prédateurs eux-mêmes au début des années 2000, l’environnement s’est ajusté et ces prédateurs sont beaucoup plus présents et nombreux. Ce changement a d’ailleurs influencé la manière d’intervenir dans le champ et le type de contrôle exercé. Gilles Quesnel indique qu’il n’était pas rare de voir jusqu’à 20 000 pucerons par plant et que ces niveaux de population pouvaient rester jusqu’au début des pertes de feuilles à R6. Il était alors plus facile d’identifier un problème de puceron.
Aujourd’hui, les insectes bénéfiques (comme les prédateurs) se sont établis. Les infestations se situent à des niveaux plus faibles, arrivent et s’établissent plus lentement, mais arrivent plus tôt en saison, résume l’expert.
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Selon ses observations sur les dynamiques entourant les populations de pucerons, Gilles Quesnel observe que ces dernières demeurent sous les niveaux d’impact économique élaborés précédemment, soit 660 pucerons par plant, soit quand la perte de rendement est égale au coût du contrôle. Il soulève toutefois que des populations de 2500 à 3000 pucerons par plant pour une courte période peuvent avoir un impact notable sur les rendements.
Le coût d’un contrôle varie également selon plusieurs facteurs. Le coût d’une application peut être amorti avec d’autres opérations dans le champ, par exemple en le jumelant avec un herbicide.
Le coût d’opportunité pour un contrôle au bon moment peut en valoir la peine si les populations se maintiennent pendant un long moment, même si le compte des pucerons par plant est modestement élevé (entre 300 et 400). Quand le prix du soya est de 18$ à 20$ par boisseau par acre, Gilles Quesnel évalue le coût d’application à un boisseau par acre.
Si l’application est unique, elle devra protéger trois boisseaux par acre pour être rentable et se produire lors de la présence de plus de 400 à 500 pucerons par plants. Il faut aussi considérer d’autres aspects, tels que les conditions de sécheresse.
Et peut-on prédire la population d’une année en considérant l’année précédente? Selon Gilles Quesnel, il n’y a pas de recette miracle : il faut être attentif aux conditions environnementales et de croissance, inspecter tôt et souvent et utiliser efficacement les outils disponibles.