Hong Kong (Chine), 14 décembre 2005 – Les producteurs canadiens de lait, de volaille et d’oeufs se sont joints à des producteurs de pays développés et en voie de développement, réunis ici, pour demander à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) d’adopter des règles commerciales favorisant la stabilité des réserves alimentaires et des prix, y compris celle de la gestion de l’offre.
L’OMC, qui tient sa sixième Conférence ministérielle cette semaine, a misà l’ordre du jour des négociations sur le commerce agricole. Les producteursde la majorité des pays membres de l’OMC veulent que les négociations comblentdes besoins divers, y compris la sauvegarde des fermes familiales aux quatrecoins du monde.
Dans une déclaration conjointe signée par des dirigeants du secteuragricole, représentant des centaines de millions de producteurs de paysdéveloppés et en voie de développement, ces dirigeants ont souligné que lesnégociations doivent porter sur les fermiers et leurs moyens de subsistance.Etant donné que seulement 10 % de la production agricole fait réellementl’objet d’échanges commerciaux sur le marché mondial, les dirigeants dusecteur agricole croient que les règles de l’OMC ne devraient pas nuire à 90 %de la production agricole produite et consommée sur le marché intérieur.
Les agriculteurs ont plutôt besoin de répondre aux attentes légitimes deleur population concernant la sécurité de l’approvisionnement, la sécuritéalimentaire, l’environnement, le bien-être des animaux et les questionsrurales, selon la déclaration. On peut également y lire : « Nous estimons quechaque pays a le droit de s’assurer que les préoccupations agricoles etalimentaires de ses citoyens, qui vont bien au-delà des considérations d’ordrepurement commercial, soient prises en compte. »
Laurent Souligny, président de l’Office canadien de commercialisation desoeufs, un des signataires de la déclaration, affirme que la majorité des paysmembres de l’OMC comptent des secteurs qui doivent être considérés sensibles.« Le Canada, avec sa production de produits laitiers, de volaille et d’oeufsdont l’offre est gérée, n’est pas différent » dit-il.
La déclaration énonce que les pays doivent être autorisés à sélectionnereux-mêmes les produits qui seront considérés sensibles ou spéciaux, et que lesrègles gouvernant ces produits doivent être flexibles. Une entente de l’OMCdoit être bien mûrie afin d’assurer un moyen de subsistance équitable pour lesagriculteurs des quatre coins du monde.
Jacques Laforge, président des Producteurs laitiers du Canada, un autresignataire de la déclaration, affirme que la gestion de l’offre bénéficie d’unsoutien à l’échelle mondiale auprès des agriculteurs. « Nous aussi, nousmaintenons des importations prévisibles grâce à des tarifs, tout engarantissant l’accès à nos marchés pour l’importation de produits laitiers, depoulet, de dinde et d’oeufs » dit-il. « La gestion de l’offre est soutenue pardes agriculteurs des quatre coins du monde, ainsi que par les gouvernementsprovinciaux et fédéral au Canada. »
Les recherches démontrent que les Canadiens et Canadiennes appuient aussiles agriculteurs. Des recherches effectuées à la fin de novembre et au débutde décembre montrent qu’une vaste majorité de Canadiens et Canadiennes, soit90 %, croient que les agriculteurs canadiens ont le droit de s’organiser pourvendre et commercialiser collectivement leurs produits, si c’est ce qu’ilschoisissent de faire et même si d’autres pays ne l’apprécient pas. Exactement85 % des répondants disent que le gouvernement fédéral ne devrait pas accepterde changements exigés par d’autres pays si ces changements nuisent auxagriculteurs canadiens.
« Nous appuyons des agriculteurs de nombreux autres pays développés et envoie de développement, et nous savons que la vaste majorité des Canadiens etCanadiennes nous soutiennent » affirme Laforge.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Les Producteurs laitiers du Canada
http://www.producteurslaitiers.org
Office canadien de commercialisation des oeufs
http://www.canadaegg.ca
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