La petite herbe à poux : l’ennemi public numéro un

Publié: 20 juin 2023

La petite herbe à poux : l’ennemi public numéro un

Quelles sont les mauvaises herbes résistantes aux herbicides les plus répandues au Québec et à quel endroit se trouvent-elles?

Un bilan réalisé par le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) depuis 2011 dresse un portrait des mauvaises herbes les plus répandues, des herbicides affectés, des zones et des principales cultures affectées par ce phénomène grandissant.

Les données ont été colligées grâce aux échantillons envoyés pour analyse au LEDP. Ce dernier en a reçu 944 en 11 ans, ce qui a mené à 1661 tests. Sur le lot des échantillons, 61% se sont avérés être résistants.

À lire aussi

La petite herbe à poux : l’ennemi public numéro un

Le soya continue de progresser

La fève a enregistré son meilleur prix en deux mois à Chicago sur des rumeurs d’achat de grains vers la Chine.

Parmi les mauvaises herbes résistantes les plus répandues, la petite herbe à poux prend la première place, et de loin. En tenant compte du nombre total de populations résistantes, elle s’est retrouvée dans 39% des cas. L’amarante tuberculée, dont la présence de plants résistants a été confirmée depuis quelques années, se taille la 2e place à 15%. Quatre autres mauvaises herbes ont affiché des populations résistantes dans une moindre mesure. Il s’agit de la morelle noire de l’Est (9,5 %), de la moutarde des oiseaux (7,3 %), du canola spontané (6,2 %) et de l’amarante de Powell (AMAPO) (5,9 %). Neuf autres plantes figurent dans la liste palmarès, mais dans des proportions minimes.

Près de la moitié des échantillons résistants, soit 45%, provenaient de la Montérégie. Le Centre-du-Québec et les Laurentides suivent avec respectivement 18% et 12%. La petite herbe à poux, la morelle noire et l’amarante tuberculée étaient en Montérégie les mauvaises herbes résistantes les plus communes. Le portrait est différent au Centre-du-Québec où la petite herbe à poux et la moutarde des oiseaux sont plus présentes, tandis que ce sont les deux amarantes qui préoccupent dans les Laurentides.

Les cultures de soya figurent largement dans les cultures les plus affectées dans une proportion de 59%. Le maïs-grain et fourrager représentent 11 % des cas et le blé, l’orge et l’avoine 4 %. Le LEDP souligne que les cultures maraîchères ne sont pas représentées en grand nombre, mais ce qui est aussi lié au fait que peu d’échantillons proviennent de ces dernières.

Finalement, deux groupes d’herbicides représentent les molécules les plus touchées à 80%. Il s’agit du groupe 2 (inhibiteurs de l’enzyme l’ALS [acétolactate synthase ou AHAS, acide acétohydroxy synthase], impliquée dans la synthèse d’acides aminés) avec 63,3 % et celui du groupe 9 (inhibiteurs de l’enzyme EPSP synthase ou 5-énolpyruvylshikimate-3-phosphate synthase impliquée dans la synthèse d’acides aminés) avec 22,2 %.

Sur le même sujet: Petite herbe à poux résistante sur le radar

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.