Québec (Québec), 3 février 2006 – Le secteur bioalimentaire québécois se démarque par une structure originale, celle des « tables filières ». Cette approche repose sur la concertation entre les différents maillons du secteur, soit la production, la transformation, la distribution et la restauration. Le Profil sectoriel de l’industrie bioalimentaitre du Québec, édition 2005, produit conjointement par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) s’inspire de l’approche filière pour présenter les performances économiques de l’industrie bioalimentaire québécoise sur une période de quatre ans.
Le Profil sectoriel permet de voir comment chaque filière cible les marchés qu’elle veut desservir. Les trois cas suivants en sont des exemples : l’acériculture, la viande bovine et le secteur laitier.
L’acériculture
Le secteur acéricole dépend des exportations pour écouler une production dont moins de 5 % seulement est consommée au Québec. Comme il fournit 93 % de la production canadienne et 70 % de la production mondiale, la filière mise sur les marchés d’exportation pour vendre ses produits. Les exportations sont dirigées surtout vers les États-Unis (73 %), le Japon (2,5 %) et l’Allemagne (2,4 %).
La viande bovine
Dans le cas de la viande bovine, le choix des marchés a été fortement conditionné par l’épisode de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) survenu en 2003 et la fermeture des frontières américaines qui s’en est suivie. En 2001 et 2002, cette industrie a entretenu des échanges commerciaux intenses avec ses partenaires, même si la production locale ne comble que partiellement les besoins des consommateurs québécois. Notons, à titre d’exemples, l’abattage de bouvillons du Québec en Ontario, l’exportation de viande hachée vers les États-Unis ainsi que l’importation de viande en provenance de pays tels que la Nouvelle-Zélande, l’Australie, les États-Unis ainsi que des autres provinces canadiennes pour des coupes particulières.
Le secteur laitier
Quant au secteur laitier, soumis au mécanisme de la gestion de l’offre, l’écoulement des produits se fait essentiellement sur les marchés québécois et canadien. Moins de 5 % de la valeur des livraisons manufacturières est exportée, vers l’Europe dans le cas des fromages, et vers divers pays pour ce qui est de la poudre de lait.
Le Québec importe des fromages particulièrement de l’Europe. Par ailleurs, il approvisionne le marché canadien avec plus de 30 000 tonnes de fromages cheddar, près de 30 000 tonnes de fromages mozzarella et autres, près de 35 000 tonnes de yogourt et plus de 11 000 tonnes de beurre. Par contre, il dépend à 70 % du marché canadien pour satisfaire ses besoins de consommation de crème glacée.
Chaque filière a donc ses dynamiques particulières dont témoigne la diversification des marchés desservis. Le tableau ci-dessous en est une illustration.
Filière | Consommation québécoise (en quantité) | Commerce international (millions de dollars) | Production québécoise | ||
Exportation internatio-nale | Importation internationale | Quantité | Valeur à la ferme3 | ||
Bovins et veaux Avant l’ESB1 Bovins et veaux Depuis l’ESB | 236 300 tonnes | 216,7 | 141,3 | 145 000 tonnes | 681 M$ |
244 400 tonnes | 107,8 | 122,3 | 140 500 tonnes | 606 M$ | |
Acéricole | 1 282 tonnes | 124,7 | 2,9 | 35 119 tonnes | 135,5 M$ |
Laitière Lait et crème | 698 millions de litres | 167 | 140 | 2,9 milliards de litres1 | 1,6 G$ |
Produits laitiers transformés | 162 000 tonnes | 397 000 tonnes |
1. Avant l’ESB : données moyennes de 2001 et 2002; après l’ESB : données moyennes de 2003 et 2004
2. Le lait produit au Québec est utilisé comme lait de consommation et sous forme d’ingrédients pour la fabrication de produits laitiers.
3. Y compris les versements d’assurance stabilisation.
Pour accéder aux données économiques relatives à une filière en particulier, vous pouvez consulter le Profil sectoriel de l’industrie bioalimentaire au Québec, édition 2005 à l’adresse suivante : www.stat.gouv.qc.ca
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1. Avant l’ESB : données moyennes de 2001 et 2002; après l’ESB : données moyennes de 2003 et 2004
2. Le lait produit au Québec est utilisé comme lait de consommation et sous forme d’ingrédients pour la fabrication de produits laitiers.
3. Y compris les versements d’assurance stabilisation.
Pour accéder aux données économiques relatives à une filière en particulier, vous pouvez consulter le Profil sectoriel de l’industrie bioalimentaire au Québec, édition 2005 sur le site de l’Institut de la statistique du Québec.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Institut de la statistique du Québec
http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/agricult/index.htm
Ministère de l’agriculture des pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ)
http://www.mapaq.gouv.qc.ca