L’utilisation de l’eau dans l’agriculture au menu du Forum mondial de l’eau

Publié: 25 mars 2006

Mexico (Mexique), 19 mars 2006 – Limiter le gaspillage de l’eau et sa mauvaise gestion dans l’agriculture -plutôt que de construire des barrages ou dévier les fleuves- seraient des mesures efficaces pour économiser cette ressource de plus en plus rare, ont avancé les participants au quatrième Forum mondial de l’eau à Mexico.

Par ailleurs, des représentants de l’Union européenne ont présenté un rapport affirmant qu’environ 41 millions de personnes vivant en Europe n’ont pas suffisamment accès à l’eau potable, et que 85 millions ne bénéficient pas de systèmes sanitaires convenables.

Les représentants des quelque 130 pays rassemblés à Mexico ont surtout souligné samedi la mauvaise gestion de l’eau, responsables selon eux des manques constatés dans certaines régions du globe. L’agriculture est ainsi comptable de 70% de l’eau consommée dans le monde, et est principalement responsable du gaspillage, ont-ils affirmé.

La mauvaise gestion des ressources conduit un cinquième de la population mondiale à manquer d’eau potable, ont de leur côté pointé les Nations unies dans un rapport.

Avec 525 millions de petites exploitations dans le monde, ces « petits » agriculteurs sont les premiers touchés par les sujets abordés à Mexico: pauvreté, maladies, accès insuffisant aux systèmes sanitaires et à l’eau potable.

« Les agriculteurs sont au centre de la situation », a déclaré Patrick McCully, directeur exécutif de l’International River Network, réseau d’études des fleuves mondiaux. « Ils utilisent la majorité de l’eau mondiale et vivent là où se concentre la plus grande partie de la pauvreté mondiale ».

Et, avec environ 2,5 milliards de personnes vivant directement de l’agriculture, modifier cette utilisation de l’eau apparaît comme une tache énorme.

« Il y a de grands problèmes avec l’irrigation. Nous devons convaincre les agriculteurs de favoriser des cultures moins coûteuses », a notamment souligné l’ancien Premier ministre français Michel Rocard. « Il s’agit de changer les méthodes agricoles dans leur ensemble ».

Traditionnellement, les gouvernements ont choisi de répondre aux problèmes des petites exploitations (deux hectares et moins) en construisant des barrages. Mais, selon Patrick McCully, ces fermes sont aujourd’hui installées sur des collines ou tellement loin des rivières que ce système est totalement inefficace.

Par ailleurs, selon Ute Collier, du Fonds mondial pour la nature (WWF), les systèmes d’irrigation doivent être absolument réétudiés. « Nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller de l’eau dans des systèmes d’irrigation qui sont efficaces à 30 ou 40% », a-t-elle noté. « Si on pouvait résoudre cette partie de l’équation, on pourrait certainement diviser par deux le nombre de constructions de barrages, au moins ».

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Source : AP

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Fonds mondial pour la nature (WWF)
http://www.wwfcanada.org/