Cas de grippe aviaire chez les vaches, mais aussi les chats et l’humain

Photo: John Greig

Les producteurs laitiers canadiens ont été invités à surveiller les symptômes dans leurs troupeaux et à éviter le lait non pasteurisé alors que les autorités américaines signalent de nombreux cas de mammifères dans des fermes laitières infectés par l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Cela comprend principalement des bovins laitiers, mais aussi des chats d’étable et un humain.

Les Producteurs laitiers du Canada travaillent en étroite collaboration avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) à mesure que la situation évolue. En effet, même si les experts des deux côtés de la frontière soulignent que ces cas ne représentent probablement pas un changement significatif dans la trajectoire de l’épidémie d’IAHP en cours, ils s’accordent également sur le fait que la vigilance est nécessaire.

« Cette infection ne change pas l’évaluation du risque de grippe aviaire H5N1 pour la santé humaine pour le grand public américain, que le CDC considère comme faible », explique un communiqué de presse du 1er avril du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) basé aux États-Unis. Le communiqué de presse fait suite à la détection au Texas de l’IAHP chez un humain ayant des contacts réguliers avec des bovins laitiers.

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Il s’agit de la deuxième infection d’un humain nord-américain par cette souche actuelle d’IAHP, qui s’est propagée à l’échelle mondiale depuis son apparition en 2020. Le premier cas s’est produit en 2022 au Colorado lors de l’abattage d’un troupeau de volailles infectées.

Scott Weese, professeur au Collège vétérinaire de l’Ontario, a fourni un certain contexte pour la réponse prudente de l’agence américaine aux récentes découvertes sur son blogue Worms & Germs.

Il a déclaré que le seul signe clinique développé par la personne infectée était une conjonctivite (c’est-à-dire une rougeur et un gonflement autour des yeux). On a demandé à la personne de s’isoler et elle est traitée avec un médicament antiviral.

Le vétérinaire a également noté la faiblesse apparente des symptômes chez les vaches et les chats, soulignant que l’étiquette « hautement pathogène » apposée sur cette souche est spécifique aux volailles. « Il est possible que (l’infection dans une ferme laitière) se soit produite à plusieurs reprises et que nous ne le savions pas parce que l’infection était bénigne chez les bovins ou les humains et, de ce fait, aucun test n’a été effectué », ajoute-t-il. Ce type de contexte est important, mais il fait souvent défaut face aux problèmes émergents.

Théoriquement, le plus grand risque lié aux mammifères infectés par l’IAHP est que si le virus se propage d’un animal à un autre, il pourrait potentiellement se transformer en une souche provoquant des symptômes graves, voire mortels, chez cette espèce ou chez d’autres mammifères.

Les cas bovins aux États-Unis semblent s’être développés à la suite d’un contact avec des oiseaux sauvages infectés et jusqu’à présent, le risque de transmission virale des cas d’oiseaux sauvages aux vaches semble négligeable.

Il est toutefois d’accord avec les appels à la vigilance lancés aux producteurs laitiers – en partie pour protéger le troupeau laitier de l’infection mais, plus important encore, pour contenir la propagation du virus parmi les mammifères en général.

« Les infections humaines ont été étonnamment rares étant donné l’ampleur des infections chez une myriade d’autres espèces à travers le monde, mais nous savons qu’elles peuvent survenir », a écrit Scott Weese. « Plus de contacts avec des animaux infectés signifie plus de risques d’exposition. »

L’interaction entre l’IAHP et des virus de mammifères similaires, a-t-il ajouté, « crée le potentiel d’émergence d’un nouveau virus doté de la capacité d’une souche de grippe humaine à se propager largement chez l’homme, mais contre lequel nous n’avons aucune immunité de population pour nous protéger. »

« S’asseoir et simplement « espérer » que cela ne posera pas de problème est dangereux », a écrit le vétérinaire, ajoutant que l’une de ses plus grandes préoccupations est de savoir si l’IAHP apparaît chez les bovins d’une ferme mixte et finit par se retrouver chez le porc, animal qui peut être très sensible aux virus de la grippe.

« Comme toujours avec les maladies émergentes, nous devons trouver un équilibre entre proactivité et pragmatisme, en appliquant généreusement le principe de précaution sans aller trop loin ni paniquer. »

L’ACIA recommande de surveiller les symptômes de l’IAHP chez les bovins, notamment une diminution de la consommation alimentaire, une diminution de la production de lait, un fumier anormal, un lait épaissi (en particulier un lait qui montre peu ou pas de réponse positive aux tests de mammite) et éventuellement la fièvre.

Si des symptômes sont détectés, contactez votre vétérinaire et détournez le lait des vaches affectées du réservoir à lait.

Les règles suivantes peuvent notamment être appliquées à la ferme :

  • réduire l’accès du bétail à toutes les zones susceptibles d’attirer la sauvagine, comme les aliments en vrac, les aires de nidification ou les nichoirs à oiseaux des zones humides;
  • ne pas entrer dans les granges avec des bottes qui ont été portées à l’extérieur de la ferme;
  • limiter l’accès aux personnes ayant séjourné dans des zones sensibles, notamment aux États-Unis.

Traduit et adapté d’un article de Farmtario par Stew Slater, rédacteur et producteur laitier en Ontario.

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La Grippe aviaire détectée chez des vaches aux États-Unis

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