Décision attendue de la Banque du Canada

Desjardins et RBC tablent sur une réduction le 5 juin de 0,25%

Publié: 4 juin 2024

Décision attendue de la Banque du Canada

Baissera, baissera pas? La décision de la Banque du Canada (BdC) du 5 juin au sujet de sa politique monétaire est fortement attendue de la part des Canadiens qui doivent assumer des taux d’intérêt à 5% depuis juillet 2023.

Le taux directeur a été relevé drastiquement depuis 2022 pour contrôler l’inflation, gonflée par les impacts de la pandémie. Avec une réduction de l’indice des prix à la consommation depuis plusieurs mois et un ralentissement de l’économie canadienne, les astres semblent alignés pour une première baisse des taux depuis 2020. Bien que les conditions semblent réunies, la décision de la Banque du Canada ne fait pas consensus. Desjardins et RBC tablent sur une réduction le 5 juin de 0,25%, mais la Banque Nationale et TD misent plutôt sur un geste similaire seulement en juillet, lors de la prochaine réunion de la banque centrale.

La prudence de certains analystes se base sur les propos du gouverneur de la BdC, Tiff Macklem, qui a déclaré ceci lors d’une mise à jour au début de mai : « je me rends compte que ce que la plupart des Canadiens veulent savoir, c’est quand nous abaisserons notre taux directeur ». (Pour pouvoir enfin réduire les taux d’intérêt). « Nous voyons ce que nous devons voir. Nous avons juste besoin de le voir plus longtemps pour être sûrs que les progrès vers la stabilité des prix seront soutenus ». À savoir si un assouplissement des taux est pour bientôt, il a répondu : « nous nous en rapprochons ».

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Ce qui fait consensus parmi les analystes est la tendance à la baisse pour 2024 avec une réduction des taux vers 4,25% ou 4%, et possiblement encore plus en 2025.

Quoi faire en cas de renouvellement de prêt

Plusieurs personnes se trouveront dans la situation où ils devront renouveler des prêts hypothécaires et autres emprunts dans les prochains mois avec un choix difficile à faire sur le terme et la nature du prêt. Pour l’instant, les analystes considèrent plus avantageux de considérer un taux fixe pour une durée de deux à trois ans. La raison en est bien simple : plusieurs variables demeurent trop incertaines pour miser sur une tendance claire de la baisse des taux d’intérêt, ce qui diminue l’intérêt pour un taux variable.

Financement agricole Canada (FAC) a, quant à elle, utilisé des modèles provenant de Moody’s Analytics pour illustrer la différence de paiements entre les types de prêts. Ils se basent sur trois scénarios : un scénario de base (le plus attendu) où la BdC considère le PIB et l’inflation pour diminuer les taux à trois reprises cette année à 4,25%, un scénario optimiste où les tensions géopolitiques s’atténuent et l’économie croit, ce qui conduit à des baisses moins fortes en 2024, ou encore un scénario pessimiste dans lequel les conflits s’aggravent et impactent l’économie canadienne, au point d’agir rapidement en réduisant les taux.

Dans les cas de scénarios de base ou optimiste, peu de différences se dégagent entre un taux fixe et variable pour un terme de cinq ans. La différence la plus notable se situe dans le cas d’un taux variable pour le scénario pessimiste, avec une réduction importante du service de la dette.

FAC conclut qu’il est « extrêmement important de communiquer avec (son) prêteur étant donné le très grand nombre de facteurs différents à prendre en compte lorsqu’il s’agit de choisir entre un taux fixe et un taux variable ». Il s’agit entre autres « des dépenses en immobilisations (prêts en cours de remboursement, moments où de nouvelles dépenses seront nécessaires), les caractéristiques du produit (y compris les limites et les frais de remboursement anticipé), les flux de trésorerie et la structure de la dette existante (dont le risque lié à la dette flottante existante), et la propension individuelle au risque.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.