À l’approche de la prochaine décision de la Banque du Canada, le consensus des analystes est que le gouverneur Tiff Macklem décidera de nouveau de laisser les taux d’intérêt à leur niveau actuel, soit à 5%.
Plusieurs éléments plaident en faveur d’un statu quo. Les derniers chiffres sur l’inflation se sont avérés être inférieurs aux prédictions à 3,8% pour le mois de septembre, ce qui le rapproche un peu plus de la cible de 2% fixé par la banque centrale. Il s’agit du ralentissement des coûts de consommation le plus marqué depuis belle lurette.
La plupart des économistes, et la Banque du Canada elle-même, indiquent que les hausses successives des taux d’intérêt effectuées dans les derniers mois n’ont pas encore été intégrées par l’économie canadienne. Ce laps de temps varie habituellement entre 18 et 24 mois. C’est-à-dire que les consommateurs et les entreprises n’ont pas encore subi la pleine mesure des taux actuels qui se fera sentir à mesure que le renouvellement des prêts surviendront dans les prochaines années. Cela est d’autant plus vrai que les personnes qui ont contracté ces prêts l’ont fait à des taux beaucoup plus bas que ceux auxquels ils devront souscrire.
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Royce Mendes, directeur général et chef de la stratégie macroéconomique chez Desjardins, indique que le ton du gouverneur dans sa note pourrait laisser sous-entendre de nouvelles hausses dans les prochains mois. C’est qu’avec un marché de l’emploi vigoureux, les travailleurs sont optimistes et misent sur de nouvelles hausses de salaire. L’institution ne voudra pas envoyer le message d’un desserrement de la politique monétaire à trop court terme afin que l’économie ne s’emballe de nouveau.
« Toutefois, dans la réalité, les décideurs doivent savoir qu’il s’agit d’une issue improbable. Étant donné que chaque mois qui s’écoule voit le renouvellement de 1 % à 1,5 % des hypothèques dans ce contexte de taux d’intérêt élevés, les effets négatifs sur l’économie seront plus douloureux l’an prochain que cette année, ce qui rendra difficile le maintien des taux d’intérêt à un tel niveau », écrit le stratège dans sa note économique.
C’est pourquoi Royce Mendes mise sur un relâchement des taux directeurs à partir de 2024, car la lumière est au bout du tunnel puisque « le retour de la stabilité des prix est maintenant en vue ». Il avertit toutefois qu’il reste encore fort à faire pour atteindre cette cible.
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