La récente rencontre de la Banque du Canada (BdC) qui a eu lieu le 10 avril était très attendue, non pas parce qu’une baisse des taux était prévue, mais plutôt parce que tout le monde désirait savoir si des signaux seraient envoyés quant à une éventuelle baisse des taux.
Si le communiqué de presse de la BdC n’exprimait pas concrètement cette possibilité, le gouverneur Tiff Macklem a été plus affirmatif en conférence de presse en disant « qu’il voyait ce qu’il avait besoin de voir », et que pour déterminer quand des baisses de taux seront appropriées, il fallait que cela tienne dans la durée. Questionné plus directement sur une possible baisse en juin, le gouverneur a répondu en disant que c’était « dans le domaine du possible ».
La Banque centrale peut en effet s’appuyer sur une inflation moins forte que prévu depuis le début de l’année avec une moyenne de 2,8% pour les trois premiers mois de 2024. Cela est moindre que l’inflation de 3% par rapport à 2023 et aux prévisions de la Banque qui étaient de 3,2% pour le premier trimestre de 2024. Les attentes pour l’année 2024 ont donc été réduites à 2,6% par rapport au taux de 2,8% émis lors de la rencontre de la BdC en janvier.
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La croissance économique du Canada a aussi été revampée en passant de 0,8% à 1,5% pour 2024. Les prévisions sont toutefois moins bonnes à long terme puisqu’elles ont été réduites de 2,4 % à 2,2 % pour 2025.
À quand une baisse des taux?
Il semble donc assuré que des baisses du taux directeur surviendront cette année, reste à savoir quand. Les différentes institutions bancaires ne sont pas d’accord sur la date de la première baisse qui devrait être de 0,25%.
Les économistes chez Desjardins misent toujours sur une diminution dès juin. La confiance des décideurs à la banque centrale dans le processus de désinflation continue d’augmenter, selon leurs propos. D’autres baisses devraient se produire ensuite à mesure que « les renouvellements hypothécaires en cours et le rythme plus lent de la croissance de la population mineront l’activité économique », indique-t-on dans l’analyse de Desjardins. L’économiste en chef Royce Mendes envisage une baisse des taux à 3% cette année.
L’économiste en chef chez Financement agricole Canada, Jean-Philippe Gervais, est moins optimiste. Il prévoit une première diminution en juillet, car il estime que la BdC préfèrera faire preuve de prudence et attendra des signaux plus forts d’une tendance favorable d’une réduction de l’inflation. Par exemple, les salaires diminuent, mais les pressions sur ces derniers sont encore présentes. Il faudra aussi regarder du côté des États-Unis où l’inflation a rebondi en mars, ce qui pourrait affecter la politique monétaire de la Réserve fédérale, surtout que cette dernière a un impact sur le taux de change et par conséquent, la filière agroalimentaire.
Les économistes de la Banque Nationale tablent aussi sur une baisse en juillet. Ils se basent sur le fait que Tiff Macklem s’est accordé une marge de manœuvre très grande si jamais les pressions inflationnistes devaient de nouveau pointer leur nez.
Investissement Manuvie y va d’une prévision de quatre baisses de taux pour 2024. « Une croissance plus forte que prévue de l’économie canadienne donne à la banque centrale plusieurs options quant au calendrier de la première réduction », a déclaré Dominique Lapointe. Toutefois, le gestionnaire de fonds s’attend à ce que le marché du travail montre davantage de signes de faiblesse et que le PIB ne corresponde pas aux prévisions de la banque, ce qui renforce les arguments en faveur de quatre réductions des taux.
Les prochains chiffres sur l’inflation d’ici la prochaine rencontre de la banque centrale le 4 juin seront déterminants.
Le taux directeur est actuellement à 5,00 % aujourd’hui, inchangé depuis juillet 2023.
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