L’Union des producteurs agricoles (UPA) maintien la pression sur le gouvernement québécois en dénonçant les revenus agricoles au Québec qui seraient en forte baisse pour 2023 et 2024, une preuve, selon l’organisation, que l’aide et l’investissement du gouvernement sont insuffisants
Lors du dévoilement des recettes agricoles prévues pour l’année dernière, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a estimé que le revenu net agricole québécois passerait en l’espace de deux ans de 959 M$ en 2022 à 487,1 M$ en 2023 (-49,2 %) et à 66 M$ en 2024 (-86,5 %), du jamais vu depuis 86 ans.
La Financière agricole avait également prévu des revenus en baisse pour 2023 en se basant sur les deux premiers trimestres de l’année. Le recul estimé était de 34% à 656 M$.
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L’UPA réclame des changements aux programmes de gestion de risque depuis 2022. Lors du dernier congrès de l’UPA, une escarmouche entre le ministre André Lamontagne et Martin Caron, président de l’UPA, avait mis en lumière le fossé entre les demandes de l’UPA et la position du MAPAQ à ce sujet.
Le MAPAQ a mis en place différents plans d’aide au cours des derniers mois pour soutenir les producteurs agricoles, dont la relève, afin de faire face à la hausse des coûts d’emprunt et des intrants. L’UPA avait indiqué qu’une ferme sur cinq songeait à fermer ses portes devant l’explosion des coûts en réaction à l’inflation et la guerre en Ukraine. La Financière agricole a également indiqué qu’elle allait revoir ses programmes à la lumière des conditions économiques et des impacts des changements climatiques sur les cultures.
Les mesures mises de l’avant par Québec et Ottawa sont toutefois jugées insuffisantes. C’est pourquoi l’UPA demande d’intervenir. « Il est urgent de mettre sur pied un vaste chantier sur l’ensemble des programmes de gestion des risques de l’entreprise. Les programmes actuels ne permettent plus de gérer efficacement les risques climatiques (aléas météorologiques imprévisibles), phytosanitaires (maladies des cultures ou animales), économiques (inflation) et commerciaux (instabilité des marchés) auxquels sont confrontées les entreprises agricoles », indique l’UPA.
L’investissement en agriculture devrait également être revu, estime l’organisme. « Maintenir à moins de 1 % du budget de l’État les ressources dévolues au secteur agricole (tant au fédéral qu’au provincial), indépendamment des annonces, des programmes et des mesures récentes pour faire croître l’autonomie alimentaire, n’est tout simplement plus une avenue viable et soutenable. »
Statistique Canada a dévoilé le 29 février les recettes agricoles pour 2023 montrant l’évolution des recettes depuis 2019.
