Après avoir annoncé fin janvier qu’elle mettait sur pause sa politique monétaire restrictive, le message de la Banque du Canada change. Le gouverneur Tiff Macklem indique que l’économie est toujours en surchauffe à la lumière des dernières données économiques.
Le gouverneur a fait cette déclaration devant le Comité permanent des finances de la Chambre des communes le 16 février. Il a mentionné les chiffres sur l’emploi, qui se situent à des niveaux records au pays, tout comme l’inflation encore loin des cibles de 2%.
La banque centrale a augmenté son taux d’intérêt directeur à huit reprises depuis le mois de mars 2022 pour atteindre 4,5%.
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Tiff Macklem a déclaré qu’il s’agissait « d’une pause conditionnelle; elle n’aura lieu que si l’évolution de l’économie est généralement conforme à nos prévisions. Si de nouvelles données montrant que l’inflation ne baisse pas comme attendu commencent à s’accumuler, nous sommes prêts à relever encore le taux directeur ».
Une nouvelle hausse de 0,25% n’est donc plus écartée pour les prochains mois.
L’inflation annuelle est passée de 8,1% en juin 2022 à 6,3% en décembre. Statistique Canada doit publier le 21 février les données sur l’inflation pour le mois de janvier. La Banque du Canada prévoit que l’inflation annuelle tombera à 3 % d’ici le milieu de 2023 et reviendra à son objectif de 2 % en 2024.
Un nouveau resserrement de la politique monétaire ne fait cependant pas l’unanimité auprès des analystes. Plusieurs plaident pour plus de patience en attendant de voir les effets des hausses faites en 2022, disant que la banque centrale pourrait plonger l’économie canadienne en récession, alors qu’elle pourrait l’éviter si elle manœuvre bien dans les prochains mois.
Les banques canadiennes révisent également leurs prévisions quant à l’évolution des taux pour 2023. Desjardins évoque le fait que « les données continuent de surprendre depuis la publication de nos dernières perspectives économiques », ce qui l’incite à réviser à la hausse ses prévisions à court terme pour le PIB et l’emploi au Canada. « Toutefois, cela incitera probablement la Banque du Canada à conserver plus longtemps le statu quo au chapitre de ses taux directeurs. » Pas de nouvelle hausse, mais seulement une baisse d’un quart de point à 4,25 d’ici la fin de l’année.
États-Unis
L’économie américaine fait preuve également de la même résilience. Les chiffres sur l’emploi ont surpris avec un niveau élevé d’emplois créés. L’inflation demeure toutefois élevée.
Desjardins parle donc d’une autre hausse du taux directeur au deuxième trimestre de l’année avec un risque de resserrement supplémentaire si l’inflation ne diminue pas. Goldman Sachs y va, pour sa part, de trois nouvelles hausses des taux d’intérêt aux États-Unis d’ici la fin de l’année.