Le syndicat des débardeurs au Port de Montréal a débuté le 10 octobre une grève illimitée du temps supplémentaire. Ce moyen de pression vise à mettre sur la sellette les autorités portuaires et à accélérer les négociations visant à renouveler le contrat de travail ayant pris fin en décembre 2023.
Cette nouvelle manœuvre du syndicat fait également suite à la grève de trois jours ayant paralysé les activités à la fin du mois de septembre.
Pour l’instant, le moyen de pression ne vise que les terminaux manipulant les conteneurs. Celui de Viterra, transbordant du grain en vrac, n’est donc pas affecté par le conflit.
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C’est une autre histoire pour les entreprises livrant par conteneurs les grains, telles que Prograin et Ceresco, qui livrent à l’étranger leurs grains par ce moyen. C’est le cas des exportations destinées à l’Asie qui comprennent du soya IP pour la consommation humaine.
Carl Boivin, un des associés de BOLD Agriculture, rapporte qu’il est directement affecté par les difficultés vécues au port, sans pouvoir toutefois évaluer l’impact du présent moyen de pression. « Nous ici, si on n’a pas de conteneurs, on ne peut pas faire fonctionner l’installation de mise en conteneurs qu’on a à Montréal. On a des silos, mais on dépend à 100% de la disponibilité des conteneurs. Quand il y a une grève, on le voit rapidement la semaine d’après (ici). Comme cette semaine, on n’a presque pas de conteneurs à cause de la grève de la semaine dernière. La grève actuelle va avoir des effets parce que ça va ralentir la cadence et le processus de déchargement dans les terminaux. C’est sûr que la chaîne de distribution va être affectée ».
Certaines variétés spécifiques de soya sont touchées à travers la société sœur Ceresco, soit le soya IP et celui destiné au marché de la trituration pour la transformation en huile végétale pour différents pays à travers l’Asie, comme l’Indonésie. « C’est un marché qu’on dessert à partir du Port de Montréal. Ça a un impact majeur puisque ça représente 90% de notre marché de niche qui est au Port de Montréal », explique Carl Boivin.
Chez Semtech, les inconvénients de la grève n’ont pas de conséquences directes. Les effets chez ses clients, par exemple Prograin, pourraient par contre finir par se refléter dans leurs activités. « On a un délai de deux à trois semaines avant de voir un problème d’entreposage pour nos lots finis. On a une capacité dans notre cours de 42 conteneurs », indique Sébastien Gagnon, président-directeur général de l’entreprise.
Le dirigeant compare les effets de la grève à ce que le secteur a connu durant la COVID : des bateaux en moins grand nombre pour livrer la marchandise, ce qui se répercute sur les conteneurs qui deviennent plus rares, et le tout se transformant en retards généralisés et en problèmes de toutes sortes sur la chaîne d’approvisionnement.
Les deux hommes espèrent un règlement rapide du conflit de travail qui survient après une longue liste de conflits similaires dans le transport des marchandise au Québec et au Canada.
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